Micro Pratique

Filmer comment et avec quoi ?

Quel que soit l’appareil que vous utiliserez pour filmer, il vous faudra régler quelques paramètres et, surtout, prendre quelques décisions d’importance : le format, la résolution, la vitesse, etc. Autant de points à connaître avant la prise de vue.

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En 4K ou pas ?

La question de la définition choisie est cruciale. 4K ou Full HD ? Aujourd’hui, la plupar t des appareils savent filmer en 4K, ou plutôt en UHD, soit avec une définition de 3840x2160 pixels. C’est bien plus grand que la Full HD ( 1980x1080), et plus tentant aussi, d’autant que l es TV 4K sont auj our d’ hui r épandues et abordables. Toutefois, la prudence est de mise. Primo parce qu’éditer de la 4K est encore difficile. Deuzio et surtout… parce que produire une belle image en 4K n’est encore pas aussi simple. À l’inverse, on trouve plus facilement des appareils ( smar tphones inclus) capables de produire une très belle définition Full HD… Le problème est sur tout vrai avec les petits appareils, smartphone­s, action cams ou appareils photo d’entrée de gamme. En effet, beaucoup d’entre eux proposent la définition UHD, mais peu le font vraiment bien. Pour une image 4K propre, il faut en effet, outre un bon duo capteur-optique, un codec efficace et des débits de données assez élevés. Les boîtiers photo semi-pros ou pros réputés pour leur vidéo 4K filment habituelle­ment en h.264 à des débits allant de 100 à 400 Mbps. Les smartphone­s en sont en général assez loin, cer tains affichant une compatibil­ité 4K très théorique et livrant des flux h. 264 sous les 20 Mbps. Regardés sur le petit écran d’un smartphone, l’illusion est intacte ; passés sur grand écran c’est l’horreur ! Cer tains smar tphones à l’inverse sont très capables et garantisse­nt ces débits autour de la centaine de mégabits par seconde offrant en théorie une image plus convenable. Ces débits ne sont pas la seule garantie d’une bonne qualité, certes, mais sans eux il est difficile d’y pré- tendre. Il est impor tant de savoir comment votre appareil filme en 4K avant de décider d’utiliser ou non cette définition.

Vitesse d'enregistre­ment

L’ autre paramètre important est la vitesse à laquelle l’ image est enregistré­e. Elle correspond à la valeur affichée après la définition de l’image dans les menus de configurat­ion. En Full HD, vous aurez du 1080 30p, ou 60 p, voire plus. Idem en 4 K. Le chiffre signifie que vous enregistre­rez à 30 images par seconde, ou 60, ou plus. Plus vous utilisez une cadence rapide plus les fichiers sont volumineux, mais plus les mouvements de vos sujets sont fluides. Filmer en 24 pu ne compétitio­n sportive

risque de fournir des mouvements bizarres et saccadés. Dans ces cas, il vaut mieux filmer en 60p, quitte à repasser en 30p ou en24pàl’ ex port pour gagner en place. Avec le logiciel adéquat, filmer en60p permet même de faire de petits ralentis en repassant la cadence à 30p. C’est de cette manière que les appareils proposant des ralentis fonctionne­nt : ils filment entre 120 pou en 240 pet repas sent ensuite la séquence en 30 p pour des ralentis de quatre à huit fois la vitesse normale. De plus, si vous utilisez un appareil photo out out appareil permettant de régler la vitesse de l’obturateur, ne négligez pas ce paramètre. Trop de vidéastes (même pros) l’ ignorent à tort. Pour que les mouvements à l’ écran soient fluides et bien rendus, il est important de synchronis­er l’ obturateur et la vitesse d’ image. Si vous filme zen60p,unob tu rateurà1/60s sera parfait. À1/120s,çap eut passer aussi. À vous de trouver la marge de tolérance de votre appareil. Si vous laissez ce paramètre en auto, vous risquez d’ avoir un obturateur très rapide et des mouvements rendus de manière étrange, pas fluides par tout de la même manière.

Filmer plus grand

L’autre intérêt de filmer en 4K est d’avoir de la marge si on ne compte utiliser au final qu’un rendu Full HD. C’est surtout vrai si vous commencez à attendre un peu plus de vos rendus qu’un simple montage «cut».F il mer plus grandes tu ne technique répandue chez les pros, car elle permet derecadrer­d ans l’ i mages ans perte de définition, de créer des mouvements de caméra artificiel­s( haut-bas, droitegauc­he, effets de zoom) sans avoir à bouger la caméra. Ceci nécessite un logiciel plus évolué comme Premiere ( payant) ou Resolve ( gratuit), mais c’est rapidement un artifice indispensa­ble. De même, cette astuce permet de gagner en nette té si l’encodage est bien fait, et permet d’ébruiter plus facilement une image filmée dans des conditions problémati­ques, par basse luminosité par exemple. Encore une fois, la chose n’est valable que si votre appareil enregistre une bonne qualité de 4K, et si vous avez un PC capable d’encaisser les flux 4K en édition ( bon CPU et au moins 4 Go de VRAM sur la car te graphique).

h. 265 : moins de débit, même qualité

La 4K est volumineus­e. L’astuce consiste alors à utiliser un codec plus efficace, pensé pourl’ UHD,cequ in’ est pas le cas duh .264 conçu à l’ origine pour de la HD. La solution est souvent le h.265 qui permet d’obtenir une qualité équivalent­e au h. 264 avec des débits deux fois moindres. Le mérite est d’alléger le poids des fichiers et de réduire la charge sur le stockage de l’appareil. C’est un format idéal pour l’ amateur, mais pas toujours accepté parles solutions d’ édition gratuite sou amateur. Les solutions plus avancées le gèrent sans problème, au même titre que le h. 264.

LOG, fl at ?

De nombreux appareils aujourd’hui proposent de filmer dans des for mats plus pointus, des profils dits « plats » ou flat, ou LOG ou encore HLG. Ces profils produisent une image très peu contrastée et très peu colorée. Ils sont directemen­t issus des sphères plus poussées de la vidéo, où les vidéastes préfèrent appliquer les profils colorimétr­iques à l’édition plutôt que de laisser l’appareil le faire. C’est plus simple d’harmoniser les couleurs et de donner une touche très personnell­e aux séquences filmées ( un peu comme on le fait avec des filtres sur Instagram), mais nécessite d’appliquer des profils spécifique­s à chaque appareil. Ces LUT (Look Up Table) sont en général fournis par les constructe­urs de matériel et demandent un logiciel sachant régler ces colorimétr­ies en post-processing. Les outils gratuits comme Photos ne savent pas le faire… mais Premiere ou Resolve le font très bien. La plupart des boîtiers photo proposent aujourd’hui des profils plats, ainsi que les caméras d’ action comme les Go Pro ou les drones cinéma. Vous croiserez certaineme­nt ce genre d’ outils déjà très pointus.

 ??  ?? La vidéo ne pardonne guère les défauts. Stabiliser ses prises de vues est crucial, et garantit une meilleure qualité en sortie. Un gimbal, même simple, pourra vous être très utile. Autrefois réservés aux appareils profession­nels ou expert, les menus de configurat­ion vidéo complexes se retrouvent de plus en plus facilement sur des appareils plus grand public. Le vocabulair­e utilisé est souvent complexe… et très technique.
La vidéo ne pardonne guère les défauts. Stabiliser ses prises de vues est crucial, et garantit une meilleure qualité en sortie. Un gimbal, même simple, pourra vous être très utile. Autrefois réservés aux appareils profession­nels ou expert, les menus de configurat­ion vidéo complexes se retrouvent de plus en plus facilement sur des appareils plus grand public. Le vocabulair­e utilisé est souvent complexe… et très technique.
 ??  ?? Les smartphone­s aussi deviennent de plus en plus aptes à l’enregistre­ment vidéo. Parfois, la configurat­ion est simple, comme ici, et limitée à un choix de définition. Le problème est dans le non-dit : 4K oui, mais à quel frame rate et à quels débits ?
Les smartphone­s aussi deviennent de plus en plus aptes à l’enregistre­ment vidéo. Parfois, la configurat­ion est simple, comme ici, et limitée à un choix de définition. Le problème est dans le non-dit : 4K oui, mais à quel frame rate et à quels débits ?

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