• Pour travailler
Travailler n’a jamais été aussi simple. On trouve aujourd’hui d’excellents outils bureautiques sur toutes les plateformes, y compris mobiles, et les choix sont même pléthoriques. Et, comme la bureautique est devenue un enjeu commercial majeur de l’informatique moderne, il existe assez peu de solutions exclusives à un OS. Mais en fonction du système d’exploitation, on s’expose à certains choix, implicites ou explicites.
La solution bureautique de référence est bien entendu Microsoft Office. C’est bien sûr une suite Microsoft à la base, mais accessible d’une manière ou d’une autre à tous les systèmes d’exploitation, via une installation locale ou via le cloud de Microsoft. Bien entendu, le plus simple pour profiter de l’intégralité des fonctions d’Office est de travailler sur un PC sous Windows. Depuis quelque temps déjà, Microsoft a entamé une transition incluant toujours plus de cloud pour la suite Office et ne propose plus aujourd’hui qu’une seule version « offline » d’Office, pas très intéressante qui plus est. Il s’agit d’Office Famille et Etudiants 2019, vendue 149 € TTC pour un achat définitif, et n’incluant qu’une seule licence et l’accès à Word, Excel et PowerPoint. Basta. Pour le reste, c’est Office 365 qui prime, avec son système de vente par abonnement mensuel et l’accès aux fonctionnalités en ligne de la suite, adossée à OneDrive avec 1 To de stockage par licence.
Microsoft Office, aussi bon sur Windows que sur Mac ?
Office est compatible avec plusieurs plateformes. Sur ordinateur, Windows et MacOS sont listés, mais les suites Office ne sont pas exactement les mêmes sur les deux plateformes. Seul Windows permet de profiter de toutes les fonctionnalités d’Office. La version Mac a fait d’énormes progrès depuis la version 2016 qui accusait un sacré retard de fonctionnalités sur son équivalent Windows. Mais pour autant, les suites et ses composants ne sont pas identiques selon l’OS. Sur MacOS X par exemple, Office 365 n’inclut pas Access ni Publisher réservés aux seuls PC. De plus, au sein des modules des différences subsistent, parfois assez conséquentes. Pour Outlook par exemple, Microsoft a créé une page assez détaillée comparant les fonctionnalités du programme sous Mac et PC. On y apprend entre autres que la version Mac ne peut pas exporter en .pst, ni enregistrer en HTML ou en TXT. De même, impossible sur Mac d’envoyer des messages par défaut, de synchroniser les filtres, de personnaliser l’ordre des dossiers, de trouver des messages proches ou liés, ou encore d’envoyer des messages via une liste de distribution. Les différences de fonctionnalités existent aussi pour les autres modules d’Outlook comme l’agenda (impossible de partager les informations de disponibilité ou les contacts avec un utilisateur externe ou l’accès aux agendas SharePoint ne sont pas proposés sous Mac). Quant aux contacts, impossible de gérer les listes de distribution Exchange Server sur
Mac, et impossible aussi de synchroniser les groupes de contacts avec Exchange. Il en va de même sous Excel, dont la version Mac souffre de plusieurs limitations par rapport aux versions Windows, comme la réalisation de macros en VBA plus limités sur Mac. On peut aussi citer les tableaux croisés dynamiques, pas non plus à la hauteur de leur implémentation sur la version Windows. Ces limitations en fonction des OS ne vont pas influer sur le travail d’un particulier ou d’un étudiant. Mais les personnes ayant un usage pointu et poussé de la suite Office, comme les comptables par exemple, risquent de vite rencontrer quelques difficultés sous Mac, même si, il faut bien l’admettre, Microsoft a fait un tra
vail conséquent pour rapprocher les versions Windows et Mac d’Office 365.
MacOS: iWork, l’élégance avant tout
Apple aussi dispose de sa suite bureautique de référence, iWork, constituée de trois solutions : Pages, Numbers et Keynote auxquels on peut ajouter un client Mail et Reminders, un pense-bête. À la grande différence de Microsoft, ces applications sont préinstallées dans Mac OS X et donc gratuites. Les modules sont de bonne qualité, et brillent surtout par la qualité visuelle des templates proposés dans Pages, ou celles des présentations proposées par Keynote. Il en va de même dans Numbers qui permet de réaliser de plus jolis graphiques qu’Excel. Mais en termes de fonctionnalités avancées, Office est meilleur, offrant plus de fonctionnalités avancées qu’iWorks. Et soyons clairs, à moins d’être un expert-comptable ou un trader, il y a peu de chances que vous sentiez la moindre différence entre Numbers et Excel. Idem pour Pages, qui ressemble beaucoup à Word et qui satisfera la plupart des besoins. Le gros problème se posera au moment de l’envoi de vos fichiers iWorks. En effet, l’interopérabilité n’est pas garantie. Car si Pages, par exemple, sait exporter en .docx (le format Word), il est possible que certaines mises en forme sautent. Idem dans Numbers qui sait exporter en .xlsx, mais avec de nombreux points susceptibles de sauter à la conversion. Apple joue d’ailleurs assez bien la transparence et propose un tableau récapitulatif des supports de compatibilité entre iWorks et Office, consultable à cette adresse: https ://www.apple.com/lae/mac/numbers/ compatibility/. Attention, si Office ou OpenOffice et LibreOffice sont compatibles avec MacOS X, iWorks lui n’est disponible que sur les machines Apple.
Linux: d’excellentes suites Open Source, compatibles Mac et PC
Si vous préférez Linux, quelle que soit la distribution, vous aurez déjà constaté que la bureautique est l’un des points forts de cet OS. En effet, plusieurs suites bureautiques de très bon niveau y sont disponibles, souvent préinstallées dans les diverses distributions que vous pourrez croiser. Les plus connues et les plus solides sont OpenOffice et LibreOffice, de vrais concurrents libres et gratuits à Microsoft Office. Le plus beau dans tout ça étant sans doute la parfaite compatibilité avec Mac OS X et avec Windows 10.
Dans LibreOffice, vous trouverez plusieurs modules similaires à ceux d’Office 365: Spreadsheets (équivalent à Excel), Writer (similaire à Word), Impress (concurrent de PowerPoint), Base (similaire à Access). On y retrouvera également Math, un éditeur de formules mathématiques et Draw, un outil de dessin vectoriel. En revanche, contrairement à Office, LibreOffice n’intègre pas de client mail complexe comme Outlook (gérant aussi agenda et contacts) ni de solution de mise en page similaire à Publisher. Certes, des alternatives gratuites existent, comme Thunderbird, un excellent client mail, mais très loin d’Outlook en termes de fonctionnalités. De plus, les solutions libres ne sont pas adossées à un cloud. Le bon côté étant qu’on peut les associer manuellement à n’importe lequel, comme OneDrive, Drive ou DropBox… cela ne demande qu’un peu de configuration en prime. Attention toutefois aux formats d’enregistrement par défaut, les fichiers stockés sur le cloud ne sont accessibles qu’en lecture seule sur les OS mobiles comme iOS ou Android. Il faudra les convertir à des formats standard pour pouvoir les éditer. De même, si les documents créés par ces suites peuvent être exportés en .xlsx ou en .docx, les partages avec Office peuvent réserver quelques surprises, ne serait-ce que parce que Microsoft utilise ses propres polices, ou par le fait que chaque suite interprète différemment les informations à l’écran, ce qui risque de changer la mise en page des fichiers à l’ouverture. À l’export, un module vérifiant la compatibilité des fichiers vous avertira des problèmes éventuels, ce qui vous permettra de rectifier le tir et de choisir d’autres formats d’export, ou de corriger le fichier.
ChromeOS, le dernier-né
ChromeOS est le dernier-né des OS alternatifs. Poussé par Google, il est adossé à sa solution cloud, avec en colonne vertébrale
Google Drive et la suite bureautique online maison. Ce système d’exploitation a déjà beaucoup séduit le monde de l’éducation, principalement aux États-Unis où il représente près de 70 % des solutions déployées dans les écoles. Le système Google Classroom a su séduire, notamment grâce à ses salles de classe virtuelles, son module de visioconférence et ses possibilités de travail collaboratif sont à la fois ultra-efficaces et très bon marché, voire gratuits. Pour le particulier, il en va de même, puisqu’il suffit d’avoir un compte Gmail pour pouvoir profiter des outils bureautiques Google gratuitement. On peut aussi s’abonner à G-Suite, la version payante de la suite bureautique Google qui vient se poser en concurrent direct à Microsoft Office 365. Pourquoi passer au payant? Primo pour le domaine personnalisable… si vous êtes un indépendant ou une PME, avoir un e-mail en @gmail. com ne fait pas très sérieux, Contrairement à quelques a priori, les solutions bureautiques de Google permettent de travailler hors connexion sans aucun problème. Les fichiers sont édités, et se synchronisent au cloud une fois la connexion revenue. De plus, les Chromebook disposent d’une option très intéressante, encore en mode bêta dans ChromeOS 83; il s’agit de Crostini, une couche Linux permettant d’installer des programmes Linux directement sur la machine et de les faire fonctionner en local. On pourra donc y retrouver les grands classiques de la bureautique gratuite Linux comme OpenOffice ou LibreOffice. Enfin, est-il nécessaire de préciser que ChromeOS n’est pas un environnement fermé vous restreignant aux seules solutions de Google?
Via les applis publiées sur l’App Store ou sur le Web Store, il est possible de se raccorder au cloud de Microsoft par exemple et d’utiliser les versions cloud de Word, Excel ou Powerpoint par exemple. En ce sens, ChromeOS, qui dispose d’une part de marché marginale, a pris une certaine avance sur Apple et Microsoft puisque tous semblent confirmer que l’avenir sera aux Web Apps, au cloud et de moins en moins au travail 100 % local.
Et le cloud supplantera les OS…
C’est sans aucun doute la tendance bureautique à laquelle il faut se préparer, dans un avenir assez proche. En effet, tous les grands acteurs, à l’exception de Linux, proposent une version online de leurs outils. Microsoft met gratuitement à disposition une version allégée d’Office sur OneDrive. Idem avec Google qui propose à quiconque a une adresse Gmail, les outils de G-Suite amputés de quelques fonctions. Apple aussi propose ses modules iWork en ligne. Le plus beau dans tout ceci est que ces suites, propriétaires dans leurs versions locales, deviennent totalement indépendantes de l’OS et de la plateforme sur laquelle vous travaillez une fois que vous utilisez la version cloud. Un document Word à faire depuis un Chromebook ou un iPhone ? Pas de soucis, c’est facile et gratuit. L’enjeu pour l’avenir des grands éditeurs d’OS n’est plus tellement de savoir quelle plateforme vous utilisez, mais à quel service cloud vous allez vous abonner. ■