Le plaisir et les loisirs entrent en jeu…
Google et Microsoft partagent un intérêt certain pour les loisirs numériques. Avec, là encore, des points communs et des singularités entre les deux géants, mais des évolutions bien différentes dans le temps.
• Les loisirs
La plus évidente des singularités est à trouver à la rubrique musique puisque Google propose son service de streaming musical sur abonnement, avec YouTube Music qui a récemment remplacé Google Play Music. De même, Google dispose d’un service d’achat de livres en ligne, Google Play Livres, qui permet de profiter de livres audio ou au format e-book. Leur consultation est possible via un simple navigateur web, ou via une appli iOS ou Android. Notez qu’un mode de lecture hors connexion est également de la partie. Les deux services sont logiques pour Google, et potentiellement utiles aux possesseurs de smartphones sous Android puisque, là encore, tout est accessible avec un simple identifiant Google.
Catalogues vidéo et séries TV
Au rang des similitudes, la vidéo occupe une place à part. En effet, Microsoft est déjà présent dans le salon depuis plusieurs années, relié à une TV avec les différentes générations de Xbox. Il était logique que la console se double d’une fonction de home-ciné et logiquement, Microsoft a également un service de distribution de contenu : Microsoft Movie and TV. Une appli permettant d’y accéder est déjà installée sur les PC et sur les Xbox. Notons au passage que des applis supplémentaires peuvent être installées sur la console de Microsoft, permettant de regarder des films via des services tiers comme Netflix ou Amazon Prime Video, Disney+, etc. Google a une approche en pleine évolution.
Jusqu’à très récemment, la vidéo et les séries TV étaient le privilège du service Google Play Movies and TV. Un service assez proche de celui proposé par Microsoft qui permet d’acheter des films et de les regarder en ligne ou via l’appli de son smartphone. Sur ChromeOS, les films peuvent être téléchargés et regardés plus tard, hors connexion.
Récemment, aux USA, Google a entamé la transformation de son service. Play Movies and TV devient Google TV et prend de l’ampleur. Il devient un véritable hub à films et à séries. Non seulement on peut acheter ou
louer du contenu chez Google, mais l’appli est désormais compatible avec nombre de services de VoD comme Netflix, HBO, Disney+ ou Amazon Prime. Couplée au dongle Chromecast, l’appli devient encore plus puissante. On peut profiter de ses photos sur grand écran, contrôler les lumières de la maison si elles sont compatibles, regarder qui sonne à la porte si vous avez la caméra de porte adéquate… ou profiter de l’assistant Google pour avoir réponse à toutes sortes de questions. Le service prend de l’ampleur, tout comme l’ambition de Google d’investir votre salon.
Xbox et Stadia
Restent les jeux, domaine dans lequel Microsoft a une très grosse longueur d’avance avec sa Xbox et son emprise sur le monde PC. De plus, Microsoft ne cesse de rapprocher les deux univers, avec son appli Xbox sous Windows 10 et les jeux Xbox Play anywhere qui peuvent être joués indifféremment sur la console ou sur un PC Windows 10. Aujourd’hui, si vous êtes joueur et que vous avez un faible pour les PC, Microsoft est un incontournable.
Google n’ignore pas le potentiel du secteur vidéo ludique et tente de s’y faire une place avec Stadia. Avec la même différence d’approche idéologique. Microsoft mêle hardware et service, et fait télécharger les jeux. Stadia, à l’inverse, fait l’impasse sur le hardware : les jeux sont 100 % en cloud, comme nVidia le fait avec son GeForce Now. Le bon côté étant que tous les jeux récents deviennent accessibles sans matériel spécifique, comme une console ou un PC de gamer. Un simple Chromebook permet de jouer à Assassin’s Creed Valhalla. Tout ce dont on a besoin est d’une bonne connexion internet. Deux offres Stadia coexistent. Stadia Base est gratuit d’accès et permet de jouer en 1080p avec un son stéréo. Stadia Pro coûte 10 euros par mois et débloque la 4K et le son 5.1, avec en prime l’accès à des jeux gratuits que l’on conserve le temps qu’on reste abonné.
L’émergence du cloud-gaming
Stadia est-il le Netflix du jeu vidéo ? Non, car les jeux doivent être achetés, comme on le fait avec une console ou un PC. La seule différence étant le terminal puisqu’on n’a besoin ni de console ni de PC gamer pour profiter des titres récents à 60 fps. Toutefois, l’approche de Google est encore une fois très intéressante et résolument avantgardiste. Car il y a fort à parier que le cloud-gaming est l’avenir du jeu. Et Google n’est pas le seul à s’y essayer. Nvidia, avec GeForce Now, propose une expérience très aboutie. Amazon arrive également avec son service Luna annoncé aux USA en septembre dernier. Sony également dispose de son embryon de cloud gaming avec le Playstation Now qui permet de jouer dans le cloud à des titres depuis une PlayStation ou un PC. Et même Microsoft y vient, avec un embryon de cloud gaming nommé Xbox
Game Pass (anciennement Xcloud) qui permet de jouer en streaming à des jeux Xbox, mais uniquement sur des terminaux Android pour le moment. Il semble donc que toute l’industrie converge sur l’avenir du cloud gaming et que l’important dans l’immédiat soit d’occuper le terrain.