Les AGI sont au coeur d’une actualité brûlante
L’actualité récente a placé les AGI (Artificial General Intelligence) sous les feux de la rampe… plus ou moins directement. Tout a commencé par l’éviction de Sam Altman d’OpenAI, la société qu’il avait pourtant fondée. C’est le feuilleton du moment dans le monde de l’IA.
Tout commence la veille du jour où Sam Altman est brutalement débarqué de sa société, OpenAI. Ce jour-là, il fait un discours dans lequel il a cette citation: « Est-ce un outil que nous avons fabriqué, ou est-ce une créature ? [...] C’est en tout cas la plus grosse mise à jour que nous aurons ». Des mots d’autant plus mystérieux qu’à l’époque, personne n’avait jamais entendu parler de Q-star, le projet d’OpenAI au milieu de toute l’affaire. Le lendemain, Altman était viré manu militari et, à la surprise générale, trois chercheurs seniors suivent le cofondateur d’OpenAI. D’autres menacent de prendre le même chemin, c’est la débandade.
Quatre jours plus tard, des fuites révèlent au public le nouveau projet encore secret de la société: Q* (prononcez Q-star). En parallèle, des conversations internes font surface, et parmi elles des messages d’alerte envoyés par des chercheurs d’OpenAI au conseil d’administration le mettant en garde contre une nouvelle découverte qui, selon eux, pourrait menacer l’avenir de l’humanité… rien que ça ! Les deux sont-ils liés ? Mystère. L’ordre est vite rétabli, Altman est réintégré… tout semble se calmer.
Elon Musk attaque
En février 2024, c’est Elon Musk qui va jeter un pavé dans la mare en attaquant OpenAI en justice. Et dès la première partie de la plainte, les deux sont liés. En effet, on y lit que « en se basant sur des informations, nous pensons qu’OpenAI est en train de développer un modèle nommé Q-star qui peut encore plus prétendre au titre d’AGI ». Une affirmation suivie d’une autre: « Il apparaît que Q-star peut maintenant ou dans un avenir proche, être un exemple encore plus clair et frappant d’une AGI développée par OpenAI ». La suite du procès devra donc vraisemblablement déterminer si Q-star est une AGI ou non. Sur le papier, cette clarification peut sembler futile. Après tout, on arrivera à l’AGI un jour ou l’autre, pourquoi diable Musk et OpenAI s’écharpent-ils pour savoir si la start-up est parvenue à développer ce type d’intelligence artificielle? Il se pourrait que la réponse soit principalement financière. En effet, un des angles d’attaque de Musk consiste à dire qu’OpenAI devait en théorie être plus open source et partager ses avancées avec l’humanité. Il leur reproche d’avoir mis la recherche du profit devant le bien-être de l’humanité.
Microsoft est-il dans le collimateur ?
Or, celui qui avait conseillé à OpenAI de lever plus d’argent sous peine de ne jamais parvenir à développer une AGI, qui avait envisagé qu’OpenAI doive être rachetée par Tesla pour garantir son avenir, a vu la start-up à laquelle il avait contribué se rapprocher de Microsoft. Le géant a injecté des milliards de dollars dans OpenAI, avec en contrepartie un accès quasi exclusif de Microsoft aux avancées d’OpenAI. L’étincelle qui a mis le feu aux poudres fut le lancement de GPT4 en 2023 que Musk interprète comme un produit Microsoft dont seul l’éditeur de Windows bénéficie vraiment. Et il est vrai que, depuis, Microsoft a mis du CoPilot partout et a même forcé l’industrie du PC à intégrer une nouvelle touche dédiée sur ses claviers. OpenAI est vital à la stratégie de Microsoft. Or, l’accord liant OpenAI et Microsoft se limite pour le moment aux technologies préAGI. GPT4 n’en est pas une et Microsoft l’utilise à fond. Si la plainte de Musk détermine que Q-star est une AGI, cela mettrait ces futurs modèles hors de portée de Microsoft, ce qui serait potentiellement catastrophique. Et ce d’autant plus qu’au même moment, Apple et Google sont à deux doigts de finaliser un accord qui mettrait Gemini au coeur de l’écosystème Apple. Le procès à venir aura donc un impact phénoménal sur l’avenir de l’IA.