Bien choisir son fournisseur d’accès à Internet
Le monde des offres d’accès à Internet est gorgé de pièges et subtilités. Les opérateurs se vantent d’avoir le meilleur forfait, le plein d’options ou encore les services qui vous manquent. Mais qu’en est-il vraiment et à quoi faut-il faire attention avant de s’engager ? Voici nos éléments de réponse.
Consentir à s’abonner chez l’un des quatre fournisseurs d’accès à Internet (FAI) doit être un acte éclairé et il faut prendre son temps pour retenir le bon opérateur. S’ils sont nombreux à vous appeler pour vous vendre leur dernière offre, il ne faut surtout pas céder et prendre le temps de bien lire et comprendre les forfaits proposés car les pièges sont nombreux. Chaque petite ligne a son importance et peut changer la donne au bout de 6 mois ou d’un an parce que la période de promotion est finie. Cela explique alors pourquoi le montant de votre forfait se met à doubler.
La fibre optique continue de se déployer et le cuivre va s’éteindre
Les opérateurs font front commun pour convertir leurs clients à la fibre optique. Si votre logement est couvert par celle-ci et que vous êtes toujours avec une offre ADSL, votre FAI doit vous proposer une formule utilisant la fibre optique. À terme, on le sait, le réseau cuivre sera coupé définitivement. La date est d’ailleurs fixée à l’aube de 2030, c’est-à-dire demain. Pour rappel, la fibre optique présente de nombreux avantages comme un débit constant quelle que soit la distance entre vous et le répartiteur, un débit bien plus élevé, une latence faible. Et normalement, elle garantit un débit similaire que ce soit sur le front montant ou le front descendant. Ce dernier point reste toutefois théorique puisque les opérateurs préfèrent proposer des débits asymétriques.
Derrière ce tableau idyllique, la fibre n’a pas que des avantages… En effet, sur le réseau cuivre, les opérateurs devaient se coordonner autour d’Orange, et ce n’est désormais plus le cas. Chacun peut intervenir ou faire intervenir un prestataire et l’on assiste à des dérives. Dans les très grandes villes, les tableaux de raccordement peuvent s’avérer une jungle ou s’apparenter à un plat de spa
ghettis! L’arrivée d’un nouvel abonné peut alors expliquer pourquoi vous êtes victime d’une coupure sèche qui nécessitera l’intervention d’un autre technicien.
Toujours moins d’opérateurs
À ce jour, il ne reste plus que quatre opérateurs principaux en France: Bouygues
Telecom, Free, Orange et SFR. Tous les petits prestataires MVNO (Mobile Virtual Network Operators) ont disparu ou tendent à disparaître rachetés par l’un des quatre. Même La Poste va définitivement disparaître au profit des offres de Bouygues Telecom, celui-ci étant en cours de rachat de l’activité opérateur télécom du postier. D’ici quelque temps, les clients seront certainement amenés à migrer vers les formules du nouveau propriétaire puisque la Poste exploitait jusqu’ici les infrastructures de SFR.
La fidélité ne paye pas, au contraire
S’il y a un endroit où la fidélité ne paye pas, c’est la relation qui existe entre vous et votre FAI. Dans de très nombreux cas, c’est même l’inverse: plus vous restez et plus vous êtes rentable pour votre opérateur. Alors vous allez payer plus cher la prestation. Les cadeaux sont faits uniquement aux nouveaux clients lors de leur recrutement et tendent d’ailleurs à se raréfier. En effet, si jusqu’à l’année 2023 les opérateurs faisaient des offres massives lors de la première année de souscription, ce n’est désormais plus aussi long pour la majorité d’entre eux – Orange et Bouygues Telecom ne font plus que 6 mois de rabais, SFR ayant même
COMMENT CHANGER D’OPÉRATEUR ?
Le changement d’opérateur est possible. Pour faire au plus simple, il faut être libre de tout engagement. Dès lors, il suffit de demander son numéro RIO (Relevé d’Identité Opérateur) en faisant le 3179 depuis la ligne fixe ou au 0800 00 31 79 en indiquant le numéro de téléphone fixe. Vous obtiendrez alors un code composé de chiffres et de lettres qu’il est nécessaire de noter. Une fois en contact avec le nouvel opérateur, vous n’avez qu’à lui donner ce précieux sésame. Cela vous permettra de conserver votre ancien numéro de ligne fixe. De plus, c’est le nouvel opérateur qui se charge de la résiliation avec l’ancien. Dans un monde idéal, la portabilité du numéro se réalise en l’espace de trois jours avec une coupure de maximum 4 heures.
En outre, quasiment tous les opérateurs ont des offres de remboursement différées permettant d’encaisser les frais de résiliation de l’ancien opérateur.
Il peut être nécessaire de la demander ,alors n’hésitez pas à le faire au moment de la souscription!
supprimé ses promos de bienvenue. Seul Free continue de proposer 12 mensualités à prix réduit lorsqu’on s’engage… Mais pour combien de temps encore ? On notera enfin qu’Orange passe par des offres avec deux mois offerts en plus des six mois de prix rabotés… mais commence aussi à proposer des offres sans la moindre réduction!
Attention au tarif au bout d’un certain temps
Il faut être bien conscient de ce sur quoi on s’engage mais il y a d’autres choses qui peuvent venir augmenter l’addition mensuelle. Certains opérateurs ont des services joints qui sont gratuits durant les premiers mois (de 6 à 9 mois) et qui vont basculer en mode payant ensuite et au travers de votre abonnement. C’est par exemple le cas des Netflix, Disney+ et cie… Et lorsqu’on souscrit à plusieurs abonnements en même temps… le retour à la réalité peut s’avérer violent. Si l’on prend l’exemple du forfait Ultym chez Bouygues Telecom, les 6 premières mensualités vont vous coûter 32,99 € tout inclus puis, dès le septième mois, vous allez payer 75 €. Le forfait de base prend son tarif normal (52,99 €) et puis les « cadeaux » Disney+ (8,99 €/mois), Prime Vidéo (6,99 €/ mois) et Universal+ (5,99 €/mois) basculent aussi en tarif normal… Ce calcul n’apparaît absolument pas sur le site de l’opérateur pour vous expliquer cette hausse de prix pour le moins vertigineuse!
Une segmentation à plusieurs facteurs
Sur l’ADSL, on payait pour un service qui était différencié malgré nous puisque, suivant la distance et/ou qualité de la ligne, notre débit était variable. Avec la fibre, ce sont les opérateurs qui proposent des débits variables en fonction de ce que vous payez! Plus vous payez cher et plus vous avez droit à une prestation premium… Et force est de constater que cela a donné des idées aux opérateurs qui n’hésitent pas à avoir quatre ou cinq offres différentes avec des débits très variables. Si l’on prend l’exemple d’Orange, on a droit à 300 Mbit/s sur Sosh en entrée de gamme alors que le forfait fibre Max, le fleuron, va jusqu’à 5 Gbit/s. Une différenciation qui se paye puisque l’on passe de 31 à 58 € par mois et hors période de promotion, soit quasiment du simple au double. Mais entre ces deux offres, il y en a trois autres avec parfois un découpage plutôt osé. Ainsi entre les trois premiers forfaits, l’écart technique est particulièrement minime puisque l’on passe respectivement à 300 Mbit/s, 400 Mbit/s et 500 Mbit/s alors qu’en termes de prix on est à 32, 40 et 43 € et la box est similaire dans les trois cas! Mais il n’y a pas que les débits qui entrent en ligne de compte. Le matériel mis à disposition est différent entre les offres d’entrée et haut de gamme. Free dispose par exemple de quatre box différentes : les Freebox Revolution, Pop, Delta ou Ultra. Toutes affichent des prestations très marquées, que ce soit au niveau de la connectivité et/ou de fonctionnalités. On notera d’ailleurs que l’opérateur recycle en entrée de gamme sa bonne vieille box Revolution lancée en 2010 et qui a été son fleuron durant de nombreuses années: elle est de retour avec un forfait à 29,99 €… dénué de tout ou presque !
Avoir un matériel adapté
Pour profiter d’un débit très élevé, il faut donc veiller à ce que le fournisseur mette à disposition une box qui permet bien de profiter de ce débit… ce qui n’est pas toujours le cas, notamment si vous exploitez un réseau sans fil ! Par exemple, pour profiter d’un débit max de 1 Gbp/s, il est nécessaire d’avoir du Wi-Fi 6 E a minima. Et c’est loin d’être le cas chez tous les opérateurs. Attention, cette exigence du matériel vous incombe aussi. En effet, pour profiter au mieux de votre fibre, il est vivement conseillé de faire une mise à jour de vos adaptateurs réseaux avec ou sans fil. S’il est devenu commun sur un ordinateur fixe d’avoir un port réseau de type gigabit Ethernet, pour ce qui est du sans-fil, le Wi-Fi 5 vous bridera dès lors que vous dépassez les 400 Mbit/s… soit ce qui est proposé en entrée de gamme chez les opérateurs.
Le crédit déguisé
Attention aux offres qui fonctionnent comme des crédits pour acheter un appareil, notamment chez Bouygues Telecom ou SFR! Que ce soit un téléviseur, une console, une tablette ou encore un ordinateur, ces forfaits nécessitent que vous vous engagiez pour une durée de deux ans minimum. Si les remises semblent importantes sur les appareils, cela force tout de même la main à payer son forfait mensuel assez cher et il faut en plus s’engager à rembourser mensuellement une somme déterminée. Si vous ajoutez le prix des abonnements aux services de vidéo qui arrivent au bout de six ou neuf mois, le montant dépensé peut s’avérer particulièrement lourd lorsque son budget est restreint! La vigilance est de mise.
Box et mobile chez le même opérateur ?
Les opérateurs fixes et mobiles étant les mêmes, il est souvent intéressant de concentrer ses abonnements chez le même prestataire. Si, pendant des années, ils proposaient directement des offres combinées, ils ont depuis opté pour une solution plus simple: des remises offertes sur l’ensemble ou des forfaits mobiles avantageux quand on est abonné à Internet sur le téléphone fixe. Quoi qu’il en soit, il peut être intéressant en cas de migration vers un nouvel opérateur de tout changer en même temps pour profiter de bons tarifs. Mais attention tout de même à une chose: les couvertures réseau fixes et mobiles peuvent être très différentes. En changeant d’opérateur pour profiter de la fibre, vous n’êtes pas assuré d’être couvert correctement en 4G ou 5G.
Comment fonctionnent les opérateurs et leurs offres
Pour la gestion de leurs forfaits, les FAI fonctionnent via des cycles qui correspondent plus ou moins aux trimestres. L’avantage pour l’opérateur est de pouvoir ajuster ses offres en fonction des actions des concurrents ou pour créer temporairement des forfaits spécifiques avec des avantages, dans le but de recruter massivement. Dès lors, pour nous utilisateurs, s’il n’y a pas d’offres particulières intéressantes, autant patienter jusqu’au prochain cycle. Pour connaître la date, il suffit bde lire les petites lignes en bas de page sur le site de l’opérateur où il indique la validité de ses promotions. Certains forfaits ne sont pas présentés sur le site de l’opérateur et pourtant il est bien possible d’y souscrire : c’est parce que les FAI utilisent parfois d’autres réseaux de distribution que les leurs avec une tarification plus agressive. C’est typiquement ce que l’on retrouve sur les sites de vente en ligne comme Veepee ou Showroomprivé. com. Les forfaits sont généralement estampillés comme « limités » car, factuellement, ils le sont dans le temps ou sur le nombre d’abonnés possible. Lorsque les opérateurs souhaitent augmenter très rapidement leur nombre d’abonnés, ils passent par ce type de forfaits à prix cassés en espérant que le client reste à l’issue de la période promotionnelle.