Midi Olympique

L’APPÉTIT DE BIG MAC

LUKE MCALISTER - OUVREUR DE TOULOUSE TROP INCONSTANT DEPUIS DEUX ANS, LE GÉNIAL OUVREUR ALL BLACK RETROUVE LA CONDUITE DU JEU STADISTE À UN MOMENT CLÉ. ET SI TOUS LES FEUX ÉTAIENT ENFIN AU VERT ?

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Mardi midi, à la fin de l’entraîneme­nt toulousain, Luke McAlister est sorti du vestiaire parmi les premiers. Convié à s’exprimer sur son actualité, il a répondu d’un « non » simple mais catégoriqu­e. Il est comme ça, le All Black aux trente sélections. Rarement avenant quand il s’agit de parler de lui, l’ouvreur néo-zélandais préfère s’exprimer où tout le monde l’attend.À savoir sur le terrain. Là, aussi, où il est l’un des talents les plus flamboyant­s de ceTop 14… Mais là, encore, où ses éclats se font plus rares depuis deux ans.Celui qui fut le grand artisan du dernier titre du club, lors de la conquête du Brennus en 2012,a peu à peu perdu de son influence sur le jeu toulousain,en même temps qu’il accumulait des blessures musculaire­s qui l’ont également amené à lâcher le but.Trop longtemps ultra-dépendant des prestation­s de son chef d’orchestre, le Stade a même appris à faire sans lui. Au point que Jean-Marc Doussain s’est imposé aujourd’hui choix numéro un à l’ouverture.

MOLA : « IL ARRIVE À ENCHAÎNER SANS PÉPINS »

Sauf que, lorsque l’on compte McAlister dans ses rangs, il est impossible de se résigner à se passer de ses aptitudes hors normes. Jean-Baptiste Elissalde et Ugo Mola le savent mieux que personne. « On attend toujours beaucoup de Luke car c’est un mec qui peut décanter n’importe quelle situation et déstabilis­er n’importe quelle défense, assure le manager.

C’est normal avec ce genre de joueur mais on ne se satisfait jamais totalement de ses matchs. On en veut encore plus… » La contrepart­ie du génie. Et, à 33 ans, lui doit s’évertuer à rebondir. Défi ultime. En fin de contrat en juin prochain, McAlister s’est récemment engagé en faveur deToulon pour la prochaine saison. Ceci avant de remplacer Doussain (touché à la tête de péroné) au pied levé face à Clermont samedi dernier et de signer l’une de ses performanc­es les plus abouties depuis le début de l’exercice. « Il n’y a pas de hasard, on se sent toujours mieux quand on a verrouillé son avenir » , nous confiait un membre de l’encadremen­t stadiste dans les couloirs du Stadium. Excellente nouvelle pour Toulouse, lequel doit sûrement aborder les deux rendez-vous décisifs à venir,au Stade français puis auxWasps,avec « Big Mac » à la baguette. Mola se veut rassuré par les récentes sorties de son joueur : « À l’image de l’équipe, il a un grand appétit offensif en ce moment. Et je dois reconnaîtr­e que ça lui va bien, donc j’espère qu’il va le conserver le plus longtemps possible. » À la condition que son corps suive. « Il arrive à enchaîner sans pépins depuis un petit moment, reprend Mola. Je souhaite que ça dure. Luke a besoin d’avoir un niveau constant pour exister et donner sa pleine mesure. Actuelleme­nt, son physique est à la hauteur de ses exigences et des nôtres. Ça change tout. »

UN ÉPILOGUE HEUREUX À L’IDYLLE TOULOUSAIN­E ?

Ça change déjà la symphonie de la ligne de trois-quarts toulousain­e. Avec un McAlister débarrassé de ses ennuis trop récurrents et désormais apaisé dans son esprit, cette équipe ne sera assurément pas la même en 2017. Les prochaines semaines révéleront si promesse est dite. Mais, en champion qu’il est, le All Black n’a d’autre choix que d’écrire un épilogue heureux à son idylle avec le Stade toulousain. Question d’honneur. « C’est le cas pour tous ceux qui vont nous quitter mais je ne crois pas qu’il soit déjà dans la dynamique du gars parti ou partant » , jure Mola.Puis de clamer : « Je vois surtout qu’il met énormément d’enthousias­me à l’entraîneme­nt. » Mais puisque McAlister est avare de mots, place alors aux actes.

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Photo M. O. - D. P.

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