LE DROIT DE RÊVER
PAU LA RÉCEPTION DU LOU DOIT OU PEUT PERMETTRE AUX BÉARNAIS DE VENIR SE GLISSER DANS LA BATAILLE POUR LES PHASES FINALES, ET DE DÉCROCHER TRÈS RAPIDEMENT UN MAINTIEN QUI NE SERAIT PLUS LE SEUL OBJECTIF DU CLUB.
La blessure de Conrad Smith, et de son compère habituel du centre JaleVatubua, aura eu au moins un mérite. Les Palois n’ont pas pu ou n’avaient pas le droit ni les moyens de s’endormir sur leurs récents lauriers récoltés en 2016. « Cette semaine à l’entraînement, dès mardi, tout le monde a enfilé le bleu de chauffe. Pas question d’un relâchement. Ce serait trop dommage, ce match de Lyon est à prendre avec le plus grand sérieux, car il est primordial. Rien n’est encore acquis. Alors même si personnellement, je n’ai pas ressenti de la crainte chez mes jeunes partenaires en raison de l’absence de Conrad, c’est sûr que quand il est au milieu de la ligne, tu te sens rassuré », indiquait ce jeudi matin le capitaine palois Julien Pierre en guise de présentation d’une rencontre charnière. « Elle peut faire basculer notre saison définitivement dans une autre dimension. On vient de battre trois gros « morceaux » ; le Lou doit nous permettre de valider ces bons résultats. » Et continuer de rêver.
LA PRÉMONITION DE SIMON MANNIX
En début de saison, seul Simon Mannix semblait croire à cette possibilité. Et de marteler que lui visait « une progression par rapport à l’an passé » , quand la sagesse ou un certain manque d’ambition lui recommandait de penser d’abord au maintien.Le manager néo-zélandais a eu raison, et voilà donc la Section paloise prête à débuter l’année en se mêlant à la bataille européenne. En surclassant respectivement Clermont, Bordeaux-Bègles et Montpellier (excusez du peu !), les Palois se sont donné le droit de rêver à une fin de saison en fanfare. Mais, avant cela, et Julien Pierre le rappelait à chaque question posée, il faut battre les Lyonnais. « Nous n’avons pas encore le même vécu collectif ou l’expérience que les grosses écuries » , analysait-il. De manière plus triviale, son pilier droit Malik Hamadache se montrait plus prudent. « Nous sommes capables de battre n’importe qui, mais aussi de perdre contre tout le monde. »
Le groupe béarnais semble donc prévenu. Pour ne pas retomber dans la routine de la bataille du maintien, Pau se doit donc de réussir un « quatre à la suite », qu’il n’a jamais réalisé en Top 14.Alors cet an II dans l’élite, qui devait être celui de tous les dangers, pourrait bien devenir celui de toutes les promesses. Reste une équation à résoudre : la Section rentrera sur le terrain ce samedi en début de soirée face aux Lyonnais, dans la position du favori. Une situation assez nouvelle et qu’elle devra assumer sans sa star, surtout face à un adversaire qui possède des arguments pour contrer le paquet d’avants béarnais en gros progrès mais toujours convalescent. « Ce sera un nouveau test face à un bel alignement en touche. Bon, le « vieux » Juju (Bonnaire, N.D.L.R.) n’a pas voulu faire le déplacement tant mieux pour nous, mais le pack du Lou, c’est du sérieux ! » prévenait Julien Pierre. Pas si simple donc mais s’ils veulent rêver en grand, les Palois n’ont pas le choix.