UNE SAISON EN ENFER
ACTUALITÉ ACCABLÉ PAR LES AFFAIRES EXTRA-SPORTIVES ET EN MAL DE VICTOIRES CONVAINCANTES, LE RACING 92 SOUFFLE LE CHAUD ET LE FROID DEPUIS LE DÉBUT DE SAISON. LE TEMPS PRESSE...
En septembre prochain, les Racingmen tourneront définitivement le dos au vieux squelette de Colombes pour s’installer à la Défense, dans un cocon de 30 000 places où la température ne descendra jamais en dessous des 19 degrés. À quelques mois d’une échéance capitale dans l’histoire contemporaine du club, les Ciel et Blanc sont en souffrance. S’ils regarderont les prochaines phases finales de la Champions Cup depuis leur salon, les Racingmen sont loin d’être assurés de disputer les phases finales du championnat domestique. À l’hiver 2017, les deux Laurent (Travers et Labit) et Ronan O’Gara sont sous pression et ont compris que leur patron (Jacky Lorenzetti) aurait du mal à tolérer que les meilleures équipes de la Champions Cup ne visitent pas l’Arena dès sa première année de vie. Sont-ils menacés ? Aujourd’hui, non. Si une information a souvent tendance à en chasser une autre, il semble aussi important de rappeler qu’il ya à peine six mois, le Racing était sacré champion de France (29-21) quelques semaines après avoir échoué en finale de Coupe d’Europe (21-9). Il ne faut pas non plus oublier qu’en quatre ans, le jeu du Racing a fait sa mue sous la houlette de ceux que Berbizier avait un jour qualifiés de « champions du Tarn ». Et puis, les deux Laurent et Ronan O’Gara sont sous contrat jusqu’en juin 2019, nous direz-vous. Se séparer d’eux coûterait donc cher. Oui. Sauf si les contrats en question sont munis de multiples clauses, dont la qualification européenne fait peut-être partie… Laurent Labit, qui a con- science des enjeux auxquels il est actuellement soumis, confesse : « Dans une période comme celle que l’on vit actuellement au Racing, les questions affluent. Est-ce qu’on a fait les bons choix ? Oui ? Non ? Pourquoi ? Avec une finale la saison dernière le 24 juin, on s’attendait à avoir une saison difficile mais pas autant que ce que l’on vit quand même… Nous n’avons pas été épargnés. Par-delà les résultats sportifs, il y a eu l’affaire des corticoïdes, qui a fortement impacté les joueurs et le club dans son ensemble. Aujourd’hui, il y a l’affaire Goosen. Franchement, on n’en avait pas besoin. Mais, malgré tout ça, on doit faire front. On explique régulièrement à Jacky (Lorenzetti), pourquoi on est en difficulté, pourquoi on a voulu faire évoluer notre jeu : pour être moins prévisible, pour avoir un jeu adapté à la pelouse synthétique que nous aurons à l’Arena, mais lui, il s’en fout. Ce qu’il veut, c’est qu’on gagne, qu’on se qualifie. Et je le comprends. »
UNE OPÉRATION COMMANDO
Il reste au Racing onze matchs pour mettre les choses au clair, dissiper les doutes et hurler au Top 14 qu’il est, jusqu’à preuve du contraire, le seul maître à bord. De ce qu’on a pu constater à Toulon dimanche soir (17-11), les Franciliens ont enfin résolu leurs problèmes en mêlée fermée, rééquilibré leur système défensif et retrouvé une certaine appétence dans les déblayages ou la conquête au sol. Les trois week-ends européens qui se dessinent vont maintenant servir à régénérer les cadres (Chris Masoe, Dan Carter, Joe Rokocoko, Dimitri Szarzewski, Brice Dulin, Wenceslas Lauret…) et préparer l’opération commando qui précédera nécessairement leur survie. Les dés sont jetés…