Perpignan ne se résigne pas
FRUSTRÉE PAR LA DÉFAITE À ALBI, L’USAP REFUSE TOUTE SINISTROSE AVANT LA RÉCEPTION DE MONTAUBAN. L’ENVIE D’ALLER DE L’AVANT EST TOUJOURS LÀ.
Ce goût-là, l’Usap ne l’avait plus connu depuis un petit moment. Et il n’est pas forcément très agréable. Depuis le 20 janvier pour être précis et une défaite lors de la 18e journée sur la pelouse de Colomiers. Alors quand a retenti le coup de sifflet final dimanche au Stadium muncipal d’Albi, les Sang et Or n’ont pas caché leur désarroi et leur frustration. Défaits pour deux petits points mais qui risquent d’avoir toute leur importance dans la course finale à la qualification, les Catalans ne se satisfaisaient nullement de leur point de bonus défensif, maigre lot de consolation d’une après-midi à mettre de côté. Après un premier acte où les initiatives des protégés de Patrick Arlettaz ne furent pas toujours récompensées à leur juste valeur, et alors que le socle collectif apparaissait si fragile par instant, matérialisé par un score de 12-3 à la mi-temps, l’Usap a montré un tout autre visage lors du second acte. Avec trois essais inscrits, cette équipe a confirmé tout son potentiel mis en lumière depuis plusieurs semaines déjà. Oui, l’actuel huitième du championnat sait développer un rugby efficace, élégant, fringant et aller derrière la ligne d’enbut ne lui pose en aucun cas souci. En termes d’essais inscrits, l’Usap est à ce jour la deuxième équipe ex-aequo avec Agen à 58 essais. Une belle statistique à entretenir face à Montauban ce dimanche. CONTINUER À MÛRIR ET RESTER HUMBLES
Pour Guillaume Vilaceca, touché au genou face à Vannes il y a quinze jours et non inscrit sur la feuille de match dans le Tarn, mais présent dans les tribunes : « la déception est évacuée. C’est un coup d’arrêt. Maintenant, nous n’avons pas envie de baisser les bras. Tant qu’il y a un espoir ne serait-ce que mathématique, il faut jouer notre chance à fond. Nous ferons les comptes à la fin ». Perpignan n’a donc pas dit son dernier mot même si le deuxième ligne d’expérience qui arrêtera sa longue et riche histoire sous le
maillot sang et or à la fin de la saison sait que la défaite à Albi fait partie des moments de construction d’une équipe : « Le projet de cette saison est neuf, il y a un groupe jeune. Certes nous avons assimilé le projet de jeu assez rapidement mais il y a des secteurs dans lesquels nous devons progresser ». Référence à la gestion de match où l’Usap n’a pas toujours fait preuve de clairvoyance. « Nous avons tendance à perdre le fil, nous devons progresser là-dessus, rester humbles et cela implique forcément que tout le monde mûrisse collectivement » analyse le Cérétan qui à ces heures perdues cette saison dispense de précieux conseils aux Crabos du club. Cependant, pour revenir à l’équipe première, en aucun cas, il ne s’agit « d’un travail perdu si l’issue ne devait pas nous être favorable. C’est dans la défaite que nous tirons les meilleures leçons. Tous les acquis pris et les erreurs faites cette saison ne seront pas reproduits la saison prochaine ». En attendant le prochain exercice, Perpignan retrouve une équipe qui lui avait donné une leçon de réalisme et d’efficacité au match aller. Capitaine du jeune quinze de départ aligné dans le Tarn-et-Garonne en décembre dernier, Guillaume Vilaceca se doute bien qu’après sa déconvenue agenaise,
les Montalbanais vont débarquer revanchards à Aimé-Giral. « C’est une très belle équipe, sérieuse, hermétique. Il faudra faire un match plein et éviter de reproduire les mêmes erreurs que contre Albi ».
Autrement dit, « provoquer la faute et ne pas l’attendre, tout en sachant être mesuré et attentiste en termes de volumes de jeu, apprendre à gérer les temps forts et les temps faibles », comme l’a repété cette semaine à sa troupe Patrick Arlettaz. Face à la deuxième meilleure défense en termes de points encaissés, et deuxième équipe la moins sanctionnée du championnat, tout sera question d’équilibre.