Au-delà des préjugés...
PLUSIEURS JOUEURS NE FIGURAIENT PAS DANS LES PREMIERS GROUPES CONVOQUÉES PAR GUY NOVÈS, NI MÊME DANS SES PETITS PAPIERS. ILS ONT SU FORCER LEUR DESTIN ET TRANSCENDER LES A PRIORI QUI LES ENTOURAIENT.
Les débats autour du choix des hommes ne manquent pas quand la France s’amuse de compter « 60 millions de sélectionneurs ». Tous les hommes forts du XV de France sont passés par là et Guy Novès n’échappe pas à la règle. Dulin ? «Un délit de profil ». Bastareaud ? « Son absence est en un scandale ». Voilà, en substance, ce qu’on pouvait lire dans les commentaires des compositions d’équipe, il y a un an. Sauf que le premier a été rappelé en novembre dernier et commencera la rencontre à l’arrière, ce samedi en Italie. Le second aurait été sur la feuille de match en Irlande s’il n’avait subi une commotion cérébrale le week-end précédent avec son club. Plus globalement, la tendance illustre une facette du management de Novès : si personne n’est intouchable, tout le monde peut avoir sa chance et transcender un a priori défavorable. « Je pars du principe qu’on a ce que l’on mérite. Les garçons qui sont revenus le méritaient. J’ai toujours dit que la porte n’était fermée à personne » justifie le sélectionneur. Ce que les deux joueurs sus-cités sont parvenus à faire. Comme d’autres. «Des garçons comme Noa (Nakaitaci) ou Camille (Lopez) nous ont rejoints en profitant des blessures. Ils n’étaient donc pas là au départ. Est-ce qu’on s’était trompé sur leurs cas ? La question mérite d’être posée » lançait Novès en novembre, dans une forme de mea culpa. D’autres joueurs, avec des destins différents, remplissent également cette case. Avant le départ en Argentine, Guy Novès affirmait vouloir profiter de cette tournée pour sonder la profondeur du réservoir tricolore. Certains ont su dépasser le préjugé initial. Ainsi, Julien Ledevedec. « Si tous les deuxième ligne du précédent Tournoi avaient été disponibles, nous ne l’aurions peut-être pas sélectionné. Au final, Julien a été exceptionnel ». Une confiance gagnée, à la force du cerveau beaucoup plus que celle de l’hormone. Et qui a suffi à faire bouger Guy Novès dans ses convictions initiales. Lé.F.