LE RETOUR DU PATRON ?
LE RETOUR DE FRANÇOIS TRINH-DUC INTERVIENT APRÈS UN MATCH EN DEMI-TEINTE DE LA CHARNIÈRE À DUBLIN. À ROME, IL SERA REMPLAÇANT AVANT, PROBABLEMENT, DE REPRENDRE LES CLÉS DU CAMION.
Il n’aura donc fallu que quatre-vingts petites minutes, passées au poste de trois-quarts centre, pour que François Trinh-Duc réintègre le XV de France. C’était samedi dernier sur la pelouse grasse de Brive. Et aussitôt revenu à Marcoussis, aussitôt inscrit sur la feuille de match pour défier l’Italie. C’est dire la confiance que le sélectionneur accorde à son ouvreur, victime d’une fracture de l’avantbras en novembre dernier. Déjà avant le début du Tournoi des 6 Nations, Novès avait émis l’espoir de le sélectionner en fin de compétition. «J’ai eu François au téléphone, avait-il dit. Il passe une radio de contrôle fin janvier pour voir si son bras est totalement consolidé. Il travaille très dur déjà. On verra quelle est sa forme à sa reprise. Mais s’il revient à son niveau, celui qu’il avait avec nous lors du second test en Argentine et contre les Samoa (en novembre) avant de se blesser, il reviendra dans le groupe.» Camille Lopez, titulaire en bleu depuis la blessure de FTD, savait donc à quoi s’en tenir. « Pour moi, ce n’est pas une pression supplémentaire, a commenté l’ouvreur de l’ASM. Il y a un an, quand le staff a attaqué l’aventure, François était le choix numéro 1. Son retour, c’est dans la logique des choses. C’est un joueur de qualité. Maintenant, on va travailler ensemble pour le bien du collectif. » Seulement, n’en déplaise à Camille Lopez, sa prestation romaine sera scrutée, analysée, disséquée avec encore un peu plus d’acuité. Car sa dernière sortie dublinoise n’a pas convaincu. Lui et Serin ont souffert de la comparaison avec Murray et Sexton. « C’est vrai, a-t-il reconnu. Murray et Sexton ont très bien géré le match mais nous, nous avons passé notre temps à défendre. »
JEU DE MOUVEMENT
Le retour de François Trinh-Duc, c’est l’assurance d’une plus grande connaissance du très haut niveau. Avec les Bleus, FTD, c’est 56 sélections et l’expérience d’une Coupe du monde. Dès le début du mandat de Guy Novès, il a été identifié par le staff comme le joueur idoine pour conduire le projet de jeu tricolore. Son appétence pour le jeu de mouvement n’a jamais été démentie, sa qualité de passe non plus. Et quand bien même la qualité de ses coups de pied n’a que rarement soulevé un enthousiasme démesuré, sa clairvoyance sera sûrement précieuse dès lors qu’il s’agira de mettre plus d’alternance dans le jeu tricolore. Bref, il pourrait bien être le patron que se cherche le XV de France.