« Si on perd... un buzz terrible ! »
GAËL FICKOU Trois-quarts centre du XV de France LE TOULOUSAIN SAIT À QUOI LES BLEUS S’EXPOSENT, EN ITALIE.
Ce match est casse-gueule dans le sens où tout le monde s’attend à une victoire de votre part. Qu’en pensez-vous ?
Oui, c’est un peu ça… Si on gagne, c’est normal. Si on perd, ça fait un buzz terrible. Le sport est ainsi. Quand les Anglais ont affronté l’Italie, ils savaient qu’une défaite les anéantirait. Ce ne sera pas une partie de plaisir : sur les cinq dernières années, le XV de France a toujours beaucoup souffert face à l’Italie, à domicile comme à l’extérieur.
Cette équipe italienne est pour le moins imprévisible, encaissant soixante points à domicile avant d’échouer de très peu en Angleterre. À quoi doit-on s’attendre samedi après-midi ?
Je sais juste que cette équipe est très dangereuse, dotée d’un fort caractère et d’une énergie débordante. Il faut aussi prendre en compte que pour eux, un match face aux Français est toujours un match à part : à Rome, les Italiens auront à coeur de réaliser con- tre nous une grosse performance.
Votre vis-à-vis Michele Campagnaro a marqué un très bel essai contre l’Angleterre. Pouvez-vous nous parler de lui ?
C’est un super joueur que je connais très bien. Tous les deux, on joue en ef- fet l’un contre l’autre depuis de très longues années, en équipe nationale de jeunes comme en club. Il est cos- taud, rapide et possède de très bons appuis. Face à lui, il faudra être très dur en défense.
Vous connaissez bien le sélectionneur Guy Novès pour l’avoir côtoyé au Stade toulousain. La dynamique plus négative qu’il a connue en équipe de France par rapport à son expérience en club lui a-t-elle fait ajuster son mode de management ?
Non. Il n’a pas doublé les réunions, si telle est votre question… À Toulouse ou en équipe de France, Guy est un ma- nager conservant beaucoup de recul sur le terrain et laissant les coachs (Yannick Bru et Jeff Dubois) travailler dans la sérénité. Mais il sait aussi nous mettre la pression quand il le faut.
De quelle manière ?
Il nous fait comprendre, au quotidien, ce que représentent le maillot de l’équipe de France et la chance de pouvoir le défendre. […] Nous ne sommes pas loin de toucher au but et Guy Novès le sait : nous rivalisons avec les meilleures équipes du monde ; il ne nous manque qu’un surplus de rigueur, un poil plus de discipline…
Après la défaite en Irlande, le sélectionneur a évoqué la possibilité de revoir le projet de jeu à la baisse. Est-ce le cas ?
Il a peut-être dit ça à chaud… Après l’Irlande, Guy (Novès) nous a aussi demandé davantage d’alternance, de laisser plus libre cours au jeu au pied : remonter quatre-vingts mètres en se faisant des passes, c’est difficile… Les All Blacks ou les Anglais utilisent énormément le pied. Nous, pas assez.
En l’absence de Scott Spedding, prendrez-vous les tirs au but de loin ?
Oui. Si une opportunité se présente, je la prendrai.