Midi Olympique

MÊME PAS PEUR

SI L’ITALIE DÉCIDE DE REJOUER LA PARTITION DU « RUCK FANTÔME », LE STAFF TRICOLORE EST CONVAINCU QU’ELLE NE LE FERA QUE DANS CERTAINES ZONES DE JEU...

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La probabilit­é de voir l’Italie renouveler l’opération « ruckfantôm­e » face à l’équipe de France est mince, pour ne pas dire famélique. La surprise réservée à l’Angleterre le 26 février dernier a fait son effet (lire notre édition du lundi 6 mars). Et même mieux. Elle a été jusqu’à provoquer un séisme puisque le président de World Rugby Bill Beaumont « himself » a laissé entendre que l’instance suprême du rugby mondiale pourrait à l’avenir légiférer pour qu’une telle stratégie ne soit plus possible. En refusant de disputer les rucks quand leur adversaire se trouvait en possession du ballon, Sergio Parisse et ses partenaire­s ont mis une jolie pagaille, tant dans les neurones anglais que dans ceux du législateu­r. Mais pas seulement. Y an nick Bru a sans doute passé des heures et des heures à cogiter afin de parer à toute éventualit­é. L’entraîneur des avants tricolores ne s’attendait vraiment pas à devoir un jour travailler sur ce genre de situation. Seulement, dès le début du rassemblem­ent des Bleus, il a beaucoup été question de ces « rucks fantômes » et des parades à mettre en place. « On s’est entraîné à parer à ce genre de stratégie, confirme le deuxième ligne Paul Jedrasiak. C’est quelque chose qu’on risque de voir de plus en plus sur les terrains, sauf si les arbitres changent les règles. » « On a essayé de traiter le sujet sans s’y attarder non plus, reprend le demi d’ouverture Camille Lopez. On n’est quand même pas certain que les Italiens le refassent contre nous. »

« RUCK FANTÔME » ITALIEN CONTRE SORTIE DE CAMP FRANÇAISE !

Assurément, le staff de l’équipe de France est même convaincu que l’Italie ne prendra pas le risque de remettre en place cette stratégie durant quatre-vingts minutes. « Ça ne vaut que lorsqu’il y a un effet de surprise », juge l’entraîneur des avants Yannick Bru. Guy Novès et ses adjoints pensent plutôt que les Transalpin­s chercheron­t à reproduire ce système de défense dans des zones précises du terrain. À commencer par les sorties de camp tricolores. Depuis le début du Tournoi, les Bleus peinent dans ce secteur de jeu. À trop vouloir conserver le ballon, ils ont souvent cherché à relancer depuis leur camp, se mettant régulièrem­ent en difficulté. L’Italie pourrait alors ajouter encore un peu plus de confusion en refusant la création du ruck sur ces situations de jeu. Les Bleus s’y sont préparés. Par la grâce du règlement, le relayeur, donc le demi de mêlée Baptiste Serin, demeure intouchabl­e. Les « infiltrés » comme les a nommés Yannick Bru durant la semaine de préparatio­n ne peuvent s’approcher à moins d’un mètre cinquante, laissant tout loisir au relayeur de prendre le jeu au pied à son compte sans pression ou de rameuter quelques avants pour avancer au coeur. « Repartir dans l’axe ou par un porté, c’est la solution », disait Laurent Travers, l’entraîneur du Racing lundi dernier dans ces colonnes. Ainsi, les Tricolores ont travaillé du jeu à zéro passe sur ces situations. Ils ont même ressuscité la création de mauls sur les réceptions de coups d’envoi pour empêcher la fourberie italienne. Encore faudra-t-il que l’ailier visé ( probableme­nt Vakatawa, comme l’ont fait l’Angleterre et l’Ecosse) capte parfaiteme­nt le ballon et que les soutiens soient suffisamme­nt prompts à interagir. A.B.

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