Midi Olympique

VENDITTI FRANCOPHIL­E

LE TROIS-QUARTS AILE DES ZEBRE FAIT CE QU’IL PEUT AU SEIN D’UN COLLECTIF SOUVENT BOUSCULÉ. IL REVENDIQUE UN LIEN SPÉCIAL AVEC LA FRANCE.

- Par Diego ANTENOZIO

Même dans un contexte difficile, Giambattis­ta Venditti a souvent su montrer qu’il pouvait afficher ses qualités au plus haut niveau. En Italie on dit des gens originaire­s des Abruzzes qu’ils ont la réputation d’être « forts et gentils ». Giovanbatt­ista Venditti, 27 ans joue chez les Zebre, la franchise fédérale où la victoire est rare, même si en 2015-2016, il a passé un moment à Newcastle (neuf matchs). En équipe nationale, il a marqué huit essais en 40 sélections. Samedi, il va de nouveau se confronter au rugby français. En 2013, il avait déjà livré une prestation étonnante face aux Bleus. Puis, en conclusion du même tournoi, il avait inscrit de la victoire contre l’Irlande. Il a récidivé cette année contre l’Angleterre à Twickenham au cours d’un match qui restera dans les mémoires.

Mais l’ailier revendique un lien particulie­r avec la France. Déjà, le joueur a pour modèle le Toulousain Yannick Jauzion. Et durant sa formation, il est passé entre les mains de plusieurs entraîneur­s français : « George Coste a été le premier pendant mes années à l’ Académie fédérale à Parme. Moi, j’ étais très jeune et lui très exigeant : il était là pour nous montrer la voie à travers du travail dur et du sacrifice. Quel charisme ! »

PROCHE DE CHRISTIAN GAJAN

En 2012, c’est grâce à Jacques Brunel que « Giamba » débute en marquant son premier essai contre l’Angleterre. Lors du dernier match au Stadio Olimpico, face à l’Irlande il inscrivit aussi l’unique essai de la rencontre, celui de la victoire. : « Avec Jacques, on a partagé des très beaux moments pendant ces quatre ans, malheureus­ement j’ai le sentiment de n’avoir pas suffisamme­nt gagné sa confiance par mes prestation­s… » Mais c’est peut-être Christian Gajan qui a le plus marqué Venditti, notamment lors de la première saison des Zebre : « Il m’a fait confiance dès son arrivée dans une équipe qui démarrait de zéro avec beaucoup de joueurs nouveaux. Il m’a aussi déplacé au centre parfois, me faisant confiance en me donnant la responsabi­lité du vice-capitanat… Pour moi, il est spécial, d’une grande humanité. Nous sommes restés en contact. »

Comme les autres Italiens, il a fait la connaissan­ce d’un management anglo-saxon avec Conor O’Shea. Comment s’est passée la transition ? « Ce que proposait Jacques c’était un rugby de situation, si l’ on veut plus classique, où nous étions stimulés à réagir en fonction de ce qu’il se passait sur le terrain. Avec Conor nous nous focalisons sur des détails pendant toute la semaine. Bref, nous adoptons un système plus structuré qui demande un apprentiss­age différent. C’est pas mal, car le championna­t national et les franchises ne permettent pas de développer un tel travail et d’offrir un tel niveau. Malheureus­ement nous demeurons encore derrière nos adversaire­s. Il faut avancer et arrêter de se contenter d’obtenir que des victoires occasionne­lles. La mission d’O’Shea vise à changer notre rugby. Et ça tombe bien, nous voulons devenir la meilleure équipe italienne de l’histoire. » Reçu docteur en Sciences de la nutrition lundi dernier à Parme, « Giamba » a déjà bien préparé son aprèscarri­ère.

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Photo Icon Sport « Giamba » Venditti, finisseur hors pair de la Squadra, ici face aux Anglais.

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