UN AIR DE FAMILLE
CETTE CONFRONTATION ENTRE BRIVE ET LE STADE TOULOUSAIN EST UNE AFFAIRE DE FAMILLE POUR LES COUSINS ARNAUD MIGNARDI ET ARTHUR BONNEVAL.
Neuf années les séparent. Lorsque le plus âgé Arnaud a connu sa première titularisation avec les professionnels à l’âge de 18 ans et 8 jours, le plus jeune, Arthur, était encore à l’école primaire. Jamais les deux cousins Mignardi et Bonneval ne pensaient alors se retrouver un jour face à face sur une pelouse de Top 14. Pourtant, le rugby est une histoire de famille puisque leur grandpère, Henri Poudensan, a joué une dizaine d’années à Auch, connaissant même les honneurs d’une sélection avec France B, avant de faire partie du staff d’Henry Broncan quand ce dernier gagnait ses galons de « sorcier du Gers » en multipliant les exploits avec Auch. Il s’occupait d’ailleurs du centre de formation quand son petit-fils Arnaud y faisait ses classes : « Avec Arnaud, j’avais l’avantage d’être sur place. C’est moi qui l’emmenais à l’école de rugby. Je suivais tous ces matchs, que ce soit en sélection Armagnac-Bigorre ou avec Auch. Je me souviens qu’en cadets, la paire de centre était composée de Mignardi et d’Aguillon. Je peux vous dire que ça volait en face. Nous étions même allés gagner à Toulouse. »
INTERTITRE
Un grand-père dont les week-ends sont toujours bien remplis, même si, ce samedi, il regardera le match à la télévision : « Dès que je pouvais, j’allais voir Arthur. Je me souviens d’une finale de championnat Fira avec l’équipe de France des moins de 18 ans à Grenoble. Mais j’ai encore deux autres petits-fils derrière eux : Julien Graou en espoir à Auch et Max Auriac en cadet au Stade toulousain (actuellement hospitalisé à Purpan à la suite d’un accident de scooter, N.D.L.R.). Je vais les voir dès que je peux. Quand je n’y vais pas, je me fais engueuler. Je leur donne mon avis après les matchs. Ils ont tous des papas qui ont joué au rugby et je dois avouer que lorsque mes petits garçons sont nés, je leur ai tous mis un ballon de rugby dans le berceau, je crois que ça a dû marcher. » Le grand-père sera forcément partagé ce samedi et ne se risque surtout pas au jeu des pronostics : « Je suis heureux de leur réussite. Arnaud a été un peu plus précoce mais, après une période difficile, Arthur commence à enchaîner les matchs. »
Et même si Arnaud a été ménagé en début de semaine, les deux cousins seront donc une nouvelle fois face à face ce samedi. Et le manager toulousain Ugo Mola, qui a entraîné les deux cousins, n’est pas inquiété par ce rendez-vous en famille : « Au regard de leur tempérament, je n’ai aucune crainte sur leur engagement. Je crois même qu’ils sont capables de s’accrocher sur le terrain. Ils se respectent beaucoup mais je pense qu’Arthur aura à coeur de se tester face à Arnaud. C’est la fameuse descendance et cooptation de notre milieu. Le rugby reste un sport de tradition et la tradition se perpétue aussi par la transmission et le passage de témoin d’un père à un fils ou d’un oncle à un neveu. Quand on connaît les deux joueurs, personne n’est étonné qu’ils soient cousins. Ils ont des caractéristiques communes. Extra-sportives déjà, car ce sont des garçons attachants qui comptent dans les groupes par leur enthousiasme. Sportivement, ils ont cette capacité à combattre, à ne rien lâcher qui les caractérisent, même si je pense qu’Arthur a bien plus de jambes qu’Arnaud (rires). C’est la caractéristique qui les différencie. »
Le Briviste ne dit pas le contraire : « Je vais quand même essayer de lui arracher un peu les cheveux, mais, jusqu’à maintenant, nous nous sommes peu croisés sur le terrain car il va quand même beaucoup plus vite que moi. Quand il met les cannes, c’est difficile de l’attraper. » Arnaud Mignardi compte bien essayer car Brive a l’occasion de dépasser le Stade toulousain ce samedi. Henri Poudensan n’en perdra pas une miette devant son écran, avant d’appeler ses deux petits-fils au coup de sifflet final. Et Arnaud de résumer : « Vous avez bien compris de quoi on parle lors des repas de famille : du CABCL, du Stade toulousain et du FC Auch (rires) !»■