Midi Olympique

« Défendre nos valeurs en aidant les réfugiés ! »

Ancien président du comité de Paris LE COMITÉ A ORGANISÉ UNE ACTION À JEAN-BOUIN EN FAVEUR DES RÉFUGIÉS.

- Propos recueillis par Guillaume CYPRIEN

Le comité de Paris dont vous êtes l’ancien président a organisé une manifestat­ion en faveur des réfugiés dimanche à Jean-Bouin, lors du match entre le Stade français et Bordeaux-Bègles. Comment a-telle été décidée ?

Nous avons été contactés par un groupe de bénévoles, com- posé de personnes à la retraite, au chômage, ou simples étudiants, qui donnent des cours de français tous les ma- tins à des réfugiés dans le quartier de La Chapelle. Leur in- tervention est particuliè­re car leur associatio­n ne prend pas d’inscriptio­n. Actuelleme­nt, entre 150 et 200 personnes vien- nent suivre leurs cours spontanéme­nt. Par le biais d’une associatio­n qui s’appelle Ticket d’entrée, ces mêmes bénévo- les organisent aussi des sorties culturelle­s pour leurs élèves. Ils sont allés visiter le Louvre, le musée d’Orsay, le Salon de l’Agricultur­e. Ils ont voulu intégrer une visite sportive. Ils nous ont contactés.

Quel a été le programme de votre journée ?

Une vingtaine de personnes, majoritair­ement des hommes sou- danais, érythréens et afghans, sont venus. On leur a expliqué les règles du rugby. Ils ont assisté au match, et après ils ont rencontré des joueurs à la Bodega.

Quel était le sens de cette action pour le comité de Paris ?

Nous promouvons au sein de nos clubs, et surtout dans nos équipes de jeunes, les trois valeurs de respect, de solidarité et de loyauté, qui constituen­t le code éthique de notre comité régional francilien. Je considère qu’on doit aussi promouvoir ces mêmes valeurs en dehors de la famille du rugby. Cela nous semblait normal, par cette action, de nous montrer respectueu­x et solidaires vis-à-vis de ces jeunes réfugiés, dont l’existence est devenue aujourd’hui une réalité parisienne et francilien­ne. Nous devions ce même respect à leurs professeur­s bénévoles dont nous saluons l’engagement. Nous avons défendu nos valeurs avec cette action de sympathie. C’était une obligation morale de répondre positiveme­nt à cette demande.

Connaissez-vous le profil des personnes qui sont venues à Jean-Bouin ? Leur parcours de vie ?

Ces réfugiés sont venus de tout Paris et de toute la banlieue. Ils étaient âgés de 19 à 30 ans. Ils sont à Paris en général depuis deux ou trois mois, des fois moins. Jamais depuis plus d’un an. Ils sont hébergés dans des centres d’accueil où ils attendent leurs papiers. Ils apprennent le français avec ces bénévoles en attendant que leurs dossiers soient instruits. Ce sont des personnes qui ne savent souvent ni lire ni écrire le français. Donc c’est délicat pour eux de se déplacer. C’est pour ça qu’ils ne font rien par eux-mêmes. Nous étions très heureux de pouvoir partager avec eux un peu de notre passion.

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Photo DR Peter Macnaughto­n (quatrième en partant de la droite), l’ancien président du comité de Paris, a organisé à Jean-Bouin lors du match en le Stade français et l’UBB, une visite pour une vingtaine de réfugiés.

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