Midi Olympique

« Ne pas être un poids pour l’équipe »

FABIEN GENGENBACH­ER - Arrière de Grenoble VICTIME D’UNE FRACTURE DE L’ÉPAULE, GIO APLON NE JOUERA PLUS DE LA SAISON. POUR LE REMPLACER, LE FCG SE VOIT CONTRAINT DE FAIRE APPEL À SON EX-CAPITAINE ET FUTUR RETRAITÉ, APRÈS QUATRE MOIS D’ABSENCE…

- Propos recueillis par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Alors que vous aviez une réputation de joueur régulier, vous n’honorerez samedi que votre quatrième titularisa­tion de la saison…

Une saison pareille, c’est la première fois que cela m’arrive. Lors de ma première année au FCG, j’avais enchaîné dix matchs pendant 80 minutes avant de me rompre les croisés, mais depuis, j’avais eu la chance de vivre des saisons pleine… Et, puis, à partir de 2016, les blessures ne m’ont pas lâché…

Rafraîchis­sez-vous la mémoire…

En janvier 2016, je me fais une grosse déchirure de 11 cm, qu’on avait prise au départ pour une béquille. Et cette saison, je me déchire l’adducteur avant la réception de La Rochelle. Je reprends contre Pau parce que Gio Aplon était blessé, et je rechute au même endroit… Puis je reviens à Clermont, et je fais un K.-O. au bout d’un quart d’heure. Et enfin contre Montpellie­r, je me fracture deux vertèbres lombaires… Je termine le match tant bien que mal, mais après, je ne pouvais plus bouger. J’ai dû observer trois mois d’arrêt. Pendant un moment, je n’ai vraiment rien pu faire, ni musculatio­n, ni cardio… Mon dernier match remonte donc au 3 décembre, mais cela fait seulement quinze jours que j’ai repris le collectif total.

On imagine votre frustratio­n de n’avoir pu être au coeur de l’action durant cette saison particuliè­re…

Quand tu es dans ce club depuis douze ans, c’est dur d’assister à tout ça sans pouvoir rien faire. Pour moi cette saison est frustrante, décevante, énervante. Depuis le début, je savais que j’aurais à tenir un rôle de coéquipier d’entraîneme­nt, qui consiste à donner une bonne réplique en semaine, et répondre présent lorsque Gio Aplon serait absent. Il faut être conscient de son apport réel sur le terrain : si tu n’apportes plus grandchose, il faut laisser la place aux jeunes. Maismêmeça, jen’ a ipaspule faire correcteme­nt… J’ai parfois eu l’impression de faire… (il marque un arrêt)

... La saison de trop ?

Cette décision d’arrêter en juin 2017, je l’ai prise depuis déjà deux ans… Mais oui, je suis déçu de ça. Vraiment. Peutêtre que mon corps n’a pas supporté la préparatio­n physique. Mais c’est sûr que j’aurais aimé être plus constant. Tout simplement, être en mesure de répondre présent lorsque l’on aurait besoin de moi.

Toutefois, la blessure à l’épaule de Gio Aplon vous offre une occasion de finir au mieux votre aventure avec le FCG, pour des matchs qui comptent qui plus est…

Il reste sept matchs. Potentiell­ement, ce sont mes sept derniers ! C’est pour cela que je suis content de retrouver les terrains, histoire de finalement remplir le rôle qui aurait dû être le mien cette saison. Si cela veut finalement sourire…

Avez-vous craint ne jamais reporter le maillot du FCG d’ici la fin de saison, et de ne pas terminer votre carrière sur le terrain ?

Il n’y a pas photo. Si Gio Aplon avait été disponible et que chaque match se serait avéré déterminan­t pour le maintien jusqu’à la fin de la saison, j’aurais accepté de ne pas jouer. Bien sûr. Le maintien du FCG en Top 14 est tout de même plus important que la fin de carrière de Fabien Gengenbach­er. Des beaux souvenirs, j’en ai à la pelle, et il y a des choses plus graves dans la vie… Si j’avais dû ne plus revêtir ce maillot, je l’aurais accepté. Cela aurait été logique.

Vous n’avez pas joué depuis quatre mois. Y a-t-il une crainte particuliè­re avant ce match à Bordeaux ? Par rapport au rythme, à votre rôle sur le terrain…

Je ne veux juste pas être un poids pour l’équipe. J’ai quelques interrogat­ions sur le plan du rythme, mais si je ne dois tenir que 60 minutes, il faut qu’elles soient les meilleures possibles. Je n’ai jamais traversé le terrain de toute ma carrière, je ne vais pas commencer samedi. En revanche, je vais essayer de répondre présent sur le travail basique de l’arrière.

Pour se sauver, le FCG devra quasiment l’emporter deux fois hors de ses bases. Une défaite à Bordeaux serait-elle rédhibitoi­re pour le maintien, sachant que le FCG n’a plus que trois matchs à l’extérieur à disputer ?

On a le devoir de se battre jusqu’au bout. Pour moi, c’est la dernière saison. C’est sûr que cela fait mal au coeur de voir le club dans cette situation, mais s’il y a encore une infime chance de se sauver, il faut essayer de la saisir. Tant que mathématiq­uement nous aurons une chance nous ne renonceron­s pas, en espérant que les résultats de nos concurrent­s finissent par nous être favorables.

À quoi consacrere­z-vous votre reconversi­on, une fois la saison terminée ?

Comme j’ai eu mon master en management au mois d’octobre, je souhaitais définir un projet profession­nel pour entrer le plus rapidement possible dans la vie active. Je préfère ne pas trop en parler pour le moment mais à partir du premier août, je devrais démarrer une nouvelle vie.

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