JOKERS ÉPUISÉS
APRÈS LEUR REVERS DU CÔTÉ DE BRIVE, LES TOULONNAIS COMPTABILISENT AUTANT DE VICTOIRES QUE DE DÉFAITES. UNE SITUATION INQUIÉTANTE, PUISQUE LE RCT POURRAIT SORTIR DU TOP 6 EN CAS DE NOUVELLE CONTRE-PERFORMANCE. ET COMME IL VAUT MIEUX PRÉVENIR QUE GUÉRIR, MO
La saison est définitivement périlleuse pour les Toulonnais. De la défaite contre Brive à Mayol début septembre, à celle du côté de Llanelli, en passant par les déroutes à Lyon et Castres, combien le RCT grillera-t-il de joker avant de sortir la tête de l’eau ? Car, à sept journées de la fin du championnat, les Varois sont empêtrés dans une situation pour le moins cocasse. Habitués au haut de tableau - depuis quatre saisons le RCT a toujours terminé à l’une des deux premières places - les Varois vont devoir se battre pour accrocher une simple place parmi les qualifiables. Avec seulement une longueur d’avance sur le Racing 92 (quatre sur Toulouse), un nouveau faux pas est inenvisageable. Au programme : quatre réceptions (Bayonne, Toulouse, Castres, Pau) pour trois déplacements (Grenoble, Paris, Bordeaux). Un calendrier semble-t-il « favorable », au cours duquel les Varois devront rester intraitables à domicile et tenter de ramener des points de leurs déplacements. Accrocher un succès ? Ce serait le premier sous l’ère Ford, puisque la dernière victoire du RCT à l’extérieur remonte au 21 octobre 2016, date du dernier match de Diego Dominguez sur le banc varois. Un passage à vide qui s’explique en grande partie par les difficultés des joueurs à assimiler le projet de jeu de l’ancien mentor de Bath. D’abord séduisant avec son jeu de mouvement et son désir de redonner de l’allant à l’attaque varoise, Mike Ford peine à inculquer sa philosophie et les joueurs, emballés dans un premier temps, reconnaissent aujourd’hui en off ne pas se retrouver dans ce « projet de jeu participatif ». Avant même de parler de phases finales, il est donc primordial pour les Toulonnais de taper du poing contre l’Aviron bayonnais, afin de chasser les doutes, à l’aube de la dernière ligne droite du championnat.
Les Toulonnais semblent donc plus que jamais dos au mur, et comme souvent dans ces cas là, Mourad Boudjellal a décidé de reprendre les choses en main. Contrarié depuis plusieurs semaines par les mauvais résultats et surtout par le comportement de ses joueurs, l’homme fort du RCT n’a pas accepté ce nouveau revers en Corrèze.
MIKE FORD SOUS PRESSION
Si bien que lundi le président du RCT a rencontré son staff et ses leaders. « On a un réel problème de confiance depuis quelques temps, je veux que tout le monde le sache. Il faut régler ce problème. J’ai réuni mes leaders et mes entraîneurs. Je garde
totale confiance en ce groupe », expliquait-il dans une vidéo postée en début de semaine sur le site du club. Confiance aveugle ? Pas vraiment ! Car selon nos informations, le président varois n’aurait pas simplement convoqué son staff pour la forme mais bien dans l’idée de chambouler l’ordre établi. Ainsi lundi, après avoir constaté la fracture au sein du staff (et libéré Steve Meehan de ses prérogatives), Mourad Boudjellal aurait proposé à Marc Dal Maso de reprendre les rênes du groupe, en lieu et place de Mike Ford. Jusqu’alors en charge des avants, le Landais aurait ainsi pris la casquette de manager et Richard Cockerill lui aurait succédé au niveau du huit de devant. Pour les trois-quarts ? Marc Dal Maso aurait tout simplement glissé le nom de Vincent Clerc, blessé depuis le début du mois de janvier. Mais après avoir consultés les joueurs, le président et le staff du RCT auraient, d’un commun accord, convenus de ne pas passer à l’acte. Beaucoup de bruit pour pas grand chose ? Que nenni, puisque cet épisode montre bien que, même s’il annonce régulièrement ne plus vouloir changer de staff depuis l’imbroglio Dominguez-Delmas, Mourad Boudjellal n’est pas convaincu par le management de Mike Ford. Serait-il prêt à mettre un coup de pied dans la fourmilière ? Pas tout de suite, mais nul doute qu’une défaite ou un non match contre Bayonne le ferait à nouveau sortir de ses gonds.