L’amoureux transi
L’ANCIEN CAPITAINE D’AUBENAS-VALS REVIENT EN ARDÈCHE EN TANT QUE TITULAIRE POUR ARRACHER UNE MONTÉE EN PRO D2.
Jordi Pleindoux avait quitté l’Ardèche et la douceur ombragée des gorges, pour se faufiler entre les immeubles de la place de France à Massy, par amour. À Aubenas-Vals, il n’avait signé que des contrats de courte durée pendant trois ans. Ce Catalan de Céret, passé par Perpignan, joueur de Pro D2 à Narbonne, n’a jamais su vraiment où il poserait ses valises la saison suivante quand démarraient les championnats. Il étudiait toujours les meilleures possibilités lui permettant la conciliation la plus réussie de son emploi du temps et de celui de sa fiancée travailleuse au Luxembourg ou à Paris. C’est pourquoi il avait dit « oui » aux recruteurs de Massy. Et pour deux ans ! Ce troisième ligne aile avait accepté de quitter son confort de capitaine titulaire indiscutable, pour rejoindre où il connaissait « dégain », une équipe dans laquelle le capitaine indéboulonnable et multitâches Christophe Desassis, évolue à son poste, l’espace ouvert sur le grand champ de l’autre côté de la mêlée, étant occupé par le très aérien et très coureur Clément Ancely. Steven David, Jawad Gueddouri, tous les espoirs, poussaient aussi déjà derrière. Quand placer Jordy Pleindoux ? Ou utiliser sa capacité d’intervention défensive hors norme ? L’entraîneur des avants Benoît Larousse semblait un peu hésitant depuis le départ de la saison. Pleindoux comptait seulement quatre titularisations après les douze premières rencontres. Son capital vient d’augmenter franchement. Il a débuté les matchs lors des trois derniers succès remportés par Massy contre Chambéry, Tarbes, et Provence. Il sera reconduit ce week-end à Aubenas. Pleindoux est en pleine montée de sève, et ce match essentiel, qui peut officialiser la montée en Pro D2, Larousse et Faugeron ont décidé de le confier à ce grand affectif, choisi pour faire rendre les armes à ses anciens camarades. C’est par amitié, qu’il devra les découper. Ils n’ont pas manqué de s’appeler en début de semaine. Ça s’est chambré sévère. « Ils vont aller se ressourcer à la Pinède, et puis ils vont bien nous recevoir, dans le style de la maison. Je connais tellement ça. Marc n’aura pas grand-chose à leur dire pour les remonter, prévoit Pleindoux, adressant aussi un clin d’oeil amical aux « Castagnols en feu ». Je sais que ça va gueuler sur la main courante. » De quoi faire un grand
match.