Une enquête diligentée ?
LE CAS D’ALEXIS PALISSON A PROVOQUÉ LA COLÈRE DE SERGE SIMON, VICE-PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION.
Dimanche, 13e minute entre Toulouse et La Rochelle, l’image a marqué la France du rugby : éteint par une percussion de Levani Botia, l’ailier Alexis Palisson perd par deux fois l’équilibre en tenant de se relever. Remplacé temporairement, le joueur a toutefois passé avec succès le protocole commotion puis est revenu sur le terrain huit minutes plus tard. Des images spectaculaires qui ont fait sortir Serge Simon, vice-président de la FFR, de ses gonds : « Médicalement, c’est scandaleux. En tant que médecin et ancien président du syndicat des joueurs, je ne comprends pas. »
Les raisons de cette colère ? Le fait que le protocole n’est applicable qu’en cas de suspicion de commotion. En l’occurrence, Simon considère qu’elle était avérée dans ce cas : « Elle est déterminée par des signes précis comme : la perte de conscience, la perte d’équilibre, l’obnubilation ou la dyskinésie. »
La perte d’équilibre fut évidente. Sauf que Philippe Izard, le médecin du Stade toulousain, a expliqué avoir été masqué par une partie du banc de touche et ne l’avoir pas vu. Et, si une faute a été commise quelque part, il lui manquait une information capitale au moment d’interroger l’international, comme ce dernier le reconnaît ci-contre. Le règlement serait-il insuffisant ? Il faut le croire. Même si Serge Simon ne compte pas en rester là sur cet exemple : «Nous allons interroger la Ligue car ce joueur n’aurait jamais dû retourner sur le terrain après avoir subi un tel choc. Il faut dégager des responsabilités sur ce cas précis. La santé des licenciés incombe à la fédération. C’est même une priorité absolue et je peux vous dire que Bernard (Laporte) est remonté. »
RECOURS À LA VIDEO OU EXTERNALISATION DES PROTOCOLES ?
Une enquête devrait être diligentée sur le cas Palisson et le docteur Izard convoqué pour donner sa version des faits. Convié à réagir mercredi midi, le manager toulousain Ugo Mola a été catégorique : « Il s’avère qu’Alexis a effectué avec succès le protocole commotion : réflexes, équilibre, calcul mental. S’il y a une enquête, pas de soucis. Sur le moment, je pensais laisser Doussain sur le terrain mais Alex est revenu fringant, en me disant : « Je me sens très bien. »
Je suis de ceux qui disent depuis longtemps qu’on va au devant de graves problèmes sur ce sujet, que ce fléau va porter préjudice à notre sport à l’avenir. Dans un match qui atteint les 30 minutes de temps de jeu effectif, on a entre trois et quatre protocoles commotion. Peutêtre faut-il les filmer ? Ou les externaliser totalement pour qu’on clarifie les choses ? Ou en venir à dire que, s’il y a choc et que le mec est sonné, c’est stop ? Ce sera stop. » Car ce nouveau débat, sur un sujet déjà brûlant, montre surtout que l’actuel protocole est encore insuffisant.