Midi Olympique

DEMAIN, C’EST LOIN

TOULOUSE S’ILS CLAMENT VOULOIR PRÉPARER L’AVENIR, LES HAUT-GARONNAIS AURONT UNE MISSION D’HONNEUR À MENER SUR LA PELOUSE DE CASTRES. CE SERAIT LÀ UN STRICT MINIMUM, AVANT DE BOUCLER UNE SAISON DÉCIDEMENT PLUS NOIRE QUE ROUGE.

- Par Léo FAURE leo.faure@midi-olympique.fr

Que reste-t-il du Stade toulousain ? Un palmarès, unique. Le plus grand d’Europe et qui met du baume au coeur de supporters de plus en plus rares, au soutien de leur équipe. Quelques glorieux anciens sur le départ, quand on regarde vers le passé, et les promesses d’une formation qui sort à nouveau quelques jeunes prometteur­s, pour de meilleurs lendemains. C’est la promesse et les discours du moment. « On doit finir le plus correcteme­nt possible, notamment pour ceux qui ne porteront plus ce maillot, mais sans faire dans la compassion. On va mettre les choses dans l’ordre et donner du temps de jeu à d’autres qui seront encore là demain » assumait Mola après la dernière défaite, face au Racing. Mais demain, c’est loin. Et les promesses d’un avenir meilleur, qui n’engagent à rien, ne pansent pas les plaies d’une saison ratée. 27 INTERNATIO­NAUX ET 17 DÉFAITES Les arguments pour l’expliquer se sont délités un par un au fil de la saison. Ce fut d’abord la faute à pas de chance, puis celle de l’arbitre. Il y avait certaineme­nt une part de vrai dans tout ça. Mais jamais les Toulousain­s n’ont semblé se poser les bonnes questions : celle de leur niveau intrinsèqu­e, de leur incapacité à proposer 80 minutes de jeu homogènes ou à faire les bons choix de jeu, en accord avec les talents de leurs hommes. « Il ne faudrait qu’un déclic pour inverser la tendance » clamait Samuel Marques avant le déplacemen­t à Toulon il y a un mois. Quand on présente un bilan de 13 victoires en 31 matchs, quatre défaites à domiciles en Top 14 et une rouste en quart de finale de Coupe d’Europe (41-16), il manque plus qu’un déclic. Il manque du sérieux, de l’applicatio­n et, sur certains postes clés, du talent. Et pour avoir trop tardé à s’en rendre compte, pour s’être seulement répété qu’il faut « se remettre au travail dès lundi » (Huget) et « se bouger le cul », Toulouse se retrouve aujourd’hui douzième du Top 14. Indigne d’une équipe qui compte 27 internatio­naux dans son effectif et qui pointe, au classement, derrière Brive, Pau, La Rochelle ou Castres, à qui ils rendent pourtant plus de 10 millions de budget (source LNR). LE PIRE N’EST JAMAIS SÛR Les bonnes questions, il est trop tard pour se les poser. Ou trop tôt, quand le long été qui attend les Haut-Garonnais sera plus propice à une plus large remise à plat. En attendant, il reste deux matchs aux Toulousain­s pour sauver les apparences qu’il reste. À commencer par la rencontre à Castres, ce samedi face à une équipe qui jouera gros, elle, dans l’optique de la qualificat­ion. À Pierre-Antoine, le Stade toulousain n’aura plus rien de concret à espérer. Il ne sera plus question que de retrouver (un peu) le sourire et de le rendre aux supporters. Ce sera déjà bien.

Il sera alors temps de reconstrui­re, de définir enfin une gouvernanc­e claire et de construire un secteur sportif plus cohérent que les superposit­ions d’idées actuelles. Le défi sera de taille, quand rien n’indique que le Stade toulousain soit immunisé contre le sort qu’a connu Perpignan ou Biarritz, malgré leurs effectifs conséquent­s. Heureuseme­nt pour Toulouse, le pire n’est jamais sûr.

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