Midi Olympique

UN MATCH EN FUSION ?

UN PEU PLUS D’UN MOIS APRÈS L’AVORTEMENT DU PROJET DE FUSION, LE STADE FRANÇAIS ET LE RACING 92 SE RETROUVENT POUR UN MATCH ÉLECTRIQUE. PLUS QUE L’ANTAGONISM­E ENTRE LES DEUX CLUBS, C’EST L’ENJEU SPORTIF QUI ATTISE LE FEU...

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

Jacky Lorenzetti ne s’assoira pas à côté de Thomas Savare dimanche en tribune officielle N’allez pas croire pour autant que les deux présidents, à l’origine du plus improbable projet que le rugby ait enfanté ces dernières années, soient fâchés. Au contraire. Leur projet de fusionner leurs deux clubs, très vite abandonné en raison d’une hostilité venue de toutes parts, n’a pas ébranlé leur début de relation. Les deux patrons se sont d’ailleurs entretenus mardi dernier au téléphone. Et puis, « Jacky préfère toujours suivre les rencontres avec ses supporters », précise le président du Stade français.

Toujours est-il qu’en raison de cet épisode douloureux dont la naissance avait été célébrée en grande pompe dans les méandres du bois de Boulogne le 13 mars dernier et l’enterremen­t en toute discrétion six jours plus tard, jamais l’antagonism­e entre les deux clubs n’a été aussi fort, aussi palpable. Au coeur de la folle semaine de confusion, dans un immense capharnaüm, étaient apparues deux postures diamétrale­ment opposées. D’un côté, les joueurs du Stade français se sentant attaqués et menacés avaient lancé le premier mouvement de grève de l’histoire du Top 14. De l’autre, les Racingmen, pas moins sous le choc pour certains d’entre eux, n’avaient, à l’exception d’Henri Chavancy sur Twitter, manifesté la moindre réaction publique. Une attitude que les Stadistes n’avaient guère goûté. Lors de la réunion organisée dans les locaux de la LNR le vendredi 17 mars, les échanges entre les joueurs représenta­nts les deux clubs avaient été vifs et tendus. L’heure du renoncemen­t n’avait pas encore sonné. Dans l’intimité du groupe parisien, on disait alors que le derby serait l’occasion de régler quelques comptes. « Il y a eu

pas mal d’animosité à ce moment-là, reconnaît l’ailier parisien Julien Arias. Mais ça s’est apaisé. Le temps a fait son oeuvre. »

Et d’ajouter laconique : « Mais ça reste dans un coin de notre

tête ». À l’époque, le comporteme­nt de Dimitri Szarzewski qui, selon plusieurs témoins, aurait applaudi son président lors de l’annonce du projet de fusion, avait notamment soulevé l’indignatio­n de plusieurs Stadistes. « Ce n’est plus d’actualité, balaie un cadre du Stade français. Et puis, inutile de se poser la question puisqu’il ne jouera pas. » Il a été opéré récemment des cervicales. ARIAS : « UNE AUTRE HISTOIRE SI LA FUSION AVAIT EU LIEU » Alors, pour ajouter encore un peu plus de piment à la rencontre, les deux équipes ont trouvé le moyen de se retrouver en concurrenc­e directe pour la qualificat­ion. Une situation loin d’être envisageab­le pour les Stadistes le 13 mars dernier. « Une semaine avant l’annonce de la fusion, on se disait que la fin de saison allait être longue, qu’on allait se battre pour ne pas descendre, sourit Julien Arias. C’est improbable d’être là aujourd’hui. »

Ou l’on parle de l’effet fusion… Le Stade français, tout comme le Racing 92, a enchaîné trois victoires en quatre matchs. Un rendement record cette saison pour les joueurs de Gonzalo Quesada. Les Parisiens se sont même imposés pour la première fois à l’extérieur (à Bayonne), bonus offensif en prime. « C’est donc vraiment l’enjeu sportif qui va primer, reprend encore Arias. Les deux équipes sont qualifiabl­es et ont besoin de points. » Et l’ailier stadiste de conclure : « Même si on ne l’a jamais envisagé, ça aurait été une autre histoire si la fusion avait eu lieu. » ■

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Photo Icon Sport Retrouvail­les fortes en symboles entre le Stade français de Julien Arias et le Racing 92 de Wenceslas Lauret.

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