FOLEY FACE À COOPER
LES DEUX EQUIPES « HISTORIQUES » SE RENCONTRENT DANS UN CONTEXTE TRÈS MOROSE. LEURS OUVREURS VEDETTES VONT FAIRE LEUR POSSIBLE.
Tout le monde le sait, ce n’est pas la joie en Australie. Le quinze traverse une crise historique avec un bilan sportif tout simplement désolant. Aucune des franchises de l’Ile Continent n’a pu gagner un match contre une équipe néo-zélandaise. En sept ou huit rencontres, aucune d’entre elles n’a pu gagner plus de trois matchs.
Dans ce contexte, le duel entre les Reds et les Waratahs n’a rien d’un sommet.
Ces derniers ont perdu à domicile lamentablement face aux Kings. Les Reds n’ont pas joué mais ils n’ont gagné que deux fois sur huit en 2017.
Mais cette rencontre marquera les retrouvailles entre les deux demis d’ouverture vedettes des Walabies : Quade Cooper et Bernard Foley.
On sait que Michael Cheika le sélectionneur penche plutôt pour Foley, l’ouvreur de la dernière Coupe du monde. Il fut encore titulaire pour les cinq matchs de la tournée automnale. Mais l’été dernier, Cheika avait décidé de les aligner ensemble, l’un au centre, l’autre à l’ouverture.
Quade Cooper a retrouvé le Super Rugby en 2017 après sa saison plutôt décevante à Toulon (onze matchs dont huit titularisations en Top 14). L’entraîneur Nick Stiles lui a fait commencer cinq matchs avec la franchise de Brisbane (pour les trois autres il était suspendu) et chaque fois, il a joué l’intégralité des rencontres. Il reste donc une valeur très sûre du rugby australien, plus que ça même quand on songe à son potentiel hors du commun. Mais Bernard Foley est considéré comme plus réfléchi, plus régulier et plus fiable pour respecter les consignes et les plans de jeu. Il est censé être plus efficace dans les coups de pied de déplacement. FOLEY ORPHELIN DE BEALE Les deux hommes sont aussi très différents en termes de caractère. Là où Foley ressemble à un élève bien éduqué, Quade Cooper s’est déjà laissé aller à quelques dérapages et les combats de boxe professionnels qu’il a disputés ont donné une touche encore plus extravagante à sa carrière.
Quade Cooper a été bien sûr sollicité pour parler de ce rendez-vous. « Notre rivalité est saine, très saine même. Mais tout le monde préfère débuter mais pour l’instant je ne pense pas au mois de juin et les tests des Wallabies, je reste concentré sur mes performances avec les Reds. » Les mauvaises langues locales
disent qu’il a perdu son rugby en venant à Toulon. Mais cette saison, il a été particulièrement à son aise le 15 avril contre les Kings (47-34), qui ne sont pas l’opposition la plus difficile, c’est vrai. Bernard Foley n’a joué que trois matchs cette saison. Il a souffert d’une commotion lors des matchs de présaison. Mais il a semble-t-il retrouvé toutes ses
sensations. « Il sera dangereux car c’est le cerveau offensif des Waratahs depuis longtemps. Mais c’est vrai, il n’a pas en ce moment le talent de Kurtley Beale pour l’épauler. Car les deux forment un sacré duo. Sans lui, il a plus de responsabilités. Mais il est dangereux par ses courses et il est très bon dans la communication. Nous allons essayer de le bloquer et de bloquer aussi Israel Folau, leurs deux meilleurs atouts offensifs. » Foley est considéré comme un joueur plein de sang-froid, froid comme un chien de chasse. Il aura bien besoin de cette qualité car son équipe traverse une mauvaise passe. Sa défaite à domicile contre les Kings a fait jaser. Alan Jones, l’ancien sélectionneur des Wallabies a demandé la démission de l’entraîneur Daryl Gibson, le coach néo-zélandais. Celui-ci n’aurait pas l’autorité naturelle volcanique d’un Cheika pour obtenir le meilleur de ses hommes. ■