Midi Olympique

Le lien ovale

ITINÉRAIRE D’UNE FRATRIE AU DESTIN PARTICULIE­RÉ.

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Le lien du sang les a rendus inséparabl­es. Les frères Ezcurra n’ont pas eu le choix. Leur père Hernán, joueur émérite à Pucarà puis à l’Hindu Club de

Buenos Aires, leur a transmis le flambeau. Dans un rugby transgénér­ationnel, les frangins se sont d’abord fait la main à Don Torcuato en compagnie de Tomas, le troisième rejeton de la famille. Mais Felipe et Bautista partagent une histoire singulière. De l’Hindu Club, où la trace du « padrecito » est encore indélébile, ils sont parvenus à faire leur trou. Mais ils voulaient plus, plus ensemble. Dès l’annonce de la création de la franchise Argentine des Jaguares, leurs yeux s’illuminent. Et pourquoi pas ? Pourquoi ne pas s’écrire un destin comme celui des frères Tuculet un an avant eux ? Arrivés en 2016, ils découvrent le haut niveau. L’aîné Felipe, lui, le connaît, lui qui a déjà éprouvé les joies de la sélection argentine, à deux reprises. En tant que demi de mêlée qui se respecte, Felipe se dote d’un caractère affirmé, ce que ne contredit pas Bautista : « C’est un sportif avec un fort caractère. Il donne beaucoup de rythme à l’équipe. Hors rugby c’est une personne exceptionn­elle et un super grand frère. » Pour preuve, il fut capitaine des espoirs argentins en 2013 pour le Mondial en France. Bautista, le cadet de 21 ans, s’il est plus polyvalent, puisqu’il a joué tous les postes de la ligne de trois-quarts à l’Hindu Club, a pu honorer sa troisième titularisa­tion face aux Lions dans un Super Rugby qu’il a découvert en mars dernier. Pour son frère, « Batu » est « un joueur talentueux qui a la tête sur les épaules. C’est un mec humble et travailleu­r. C’est un type heureux. » Au plus haut niveau ce fut la première fois que Felipe et Bautista furent alignés par

Raul Perez, le manager de cette équipe des Jaguares. Le futur ? S’ils ne désespèren­t pas d’écrire une nouvelle page de leur histoire commune en sélection, les comparaiso­ns avec la fratrie Fernandez Miranda fleurissen­t. « Cela nous flatte, parce que les Fernández Miranda ont beaucoup donné pour le rugby argentin. Nous ne cherchons pas à être comme eux ou à les imiter. Nous avons à tracer notre chemin et à être nous-mêmes. » Un chemin qu’ils souhaitent inscrire dans la durée pour concrétise­r l’un de leurs rêves de gosse : réussir avec l’Albicelest­e, réussir oui mais ensemble. Comme des frères. E. C. ■

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