FINIR EN BEAUTÉ
À BIENTÔT 33 ANS, LE NATIF DE COGNAC S’APPRÊTE À METTRE UN TERME À SA CARRIÈRE, QU’IL AIMERAIT BIEN BOUCLER DANS LA LIESSE D’UNE MONTÉE EN TOP 14.
Avec 275 matchs à son actif, 14 saisons de carrière, une finale de Top 14 avec Montpellier, deux demi-finales et une finale de Pro D2 en attendant mieux, Sylvain Mirande peut être fier de son parcours. D’autant qu’il n’est pas tout à fait terminé et qu’il espère bien le prolonger le plus longtemps possible, jusqu’au au Stade Chaban-Delmas. Mais d’ici là, pas question de regarder en arrière, le centre montois veut se consacrer tout entier à cette fin de saison : « La nostalgie, ce sera pour plus tard. Pour l’instant, il s’agit de se donner à fond pour bien finir l’aventure avec les copains. Nous avons un grand coup à jouer. » De ses débuts à Agen en 2003 à sa « despedida » sous les couleurs montoises, Sylvain Mirande a connu des émotions fortes et beaucoup de joies : « À Agen, j’étais le petit jeune qui jouait à côté de mecs qui avaient une carte de visite longue comme le bras et qui m’ont beaucoup appris. À Montpellier, j’ai connu une belle aventure humaine. Nous avions quasiment tous le même âge, nous habitions les uns à côté des autres, on passait notre temps ensemble et cette finale de Top 14 reste un grand souvenir. Et puis il y a eu Dax avec une demi-finale de Pro D2, et Mont-deMarsan où je prends beaucoup de plaisir dans un projet de jeu qui me convient bien. C’était difficile de quitter l’USD pour signer chez le rival, mais je ne le regrette pas, parce que cela m’a permis aussi de retrouver des garçons comme Joan Caudullo et Vassili Bost, qui sont des amis. »
ENTRAÎNEUR À LANGON LA SAISON PROCHAINE
Ennuyé l’an passé par une blessure au dos, le natif de Cognac est heureux d’avoir retrouvé l’intégralité de ses moyens et de pouvoir jouer sa carte à fond pour sa dernière saison. Et au vu de ses prestations, ses entraîneurs auront du mal à se passer de lui dans la dernière ligne droite qui peut amener le Stade montois au plus haut niveau. Car Sylvain Mirande est le type de joueur dont un collectif a besoin dans les grandes occasions. Il peut y avoir plus spectaculaire, plus brillant à son poste, mais il n’y a pas forcément plus efficace. Un premier centre gaucher, aussi complet et aussi propre dans toutes les composantes du jeu, cela ne court pas les rues. C’est ce qu’on appelle, dans le jargon rugbystique, un régulateur, le joueur dont une ligne de trois-quarts peut difficilement se passer.
Après ce nouveau derby, le onzième pour lui, il lui restera au mieux trois semaines avant de raccrocher les crampons : « Une demi-finale et une finale, cela fait deux matchs de plus, dans ma situation, ce n’est pas négligeable », fait-t-il remarquer avec humour. Ensuite, il sera temps de passer à autre chose, et en particulier au statut d’entraîneur, à Langon, en Fédérale 1 : « C’est une opportunité qui s’offre à moi et qui n’était pas forcément prévue. J’ai hâte de m’investir dans ce club qui promeut des valeurs qui me conviennent parfaitement. Parallèlement, j’ai d’autres idées en tête pour ma reconversion. Je ne vais pas manquer d’occupations, c’est certain. » Avant de souhaiter au trois-quarts centre montois toute la réussite possible pour sa deuxième vie, on croise les doigts pour qu’il finisse la première en apothéose, le 21 mai à Bordeaux, histoire de boucler la boucle de la plus belle des façons.