VERS LA FIN DU PÔLE FRANCE
CRÉÉ EN 2002, LE PÔLE FRANCE POURRAIT BIENTÔT DISPARAÎTRE. L’ABOUTISSEMENT D’UNE RÉFORME DE LA FORMATION À LA FRANÇAISE ET D’UN RAPPROCHEMENT ENTRE LES CLUBS ET LA FÉDÉRATIONS. LES MEILLEURS JEUNES RESTERAIENT DONC EN CLUB, OÙ LES FORMATEURS FÉDÉRAUX AURA
C’est une réforme qui était dans l’air du temps depuis plusieurs mois, et qui pourrait se concrétiser dans les jours à venir : lancé en 2002 avec la promotion Bellejame (à laquelle appartenaient Florian Fritz, Romain Cabannes ou Virgile Lacombe) le pôle France devrait bientôt disparaître. D’abord annoncée pour l’été prochain (2018), sa suppression pourrait même être effective dès cet été. L’idée a été avancé lors du dernier comité directeur de la FFR. Une petite révolution dans le monde de la formation à la française.
LES JOUEURS RESTERONT EN CLUB
Longtemps sujet à des tensions entre les clubs et la Fédération, autour du rôle de chacun dans la formation des meilleurs joueurs de France, l’institution « Pôle France » se transformerait en une sélection des meilleurs jeunes de France, comme c’est le cas actuellement. Sauf que ceux-ci ne seraient plus à résidence, à l’année, dans les locaux du CNR Marcoussis. Chaque joueur resterait alors dans son centre de formation, scolarisé dans sa ville et suivi au quotidien par la structure de formation de son club. Et si les jeunes joueurs retenus n’iront plus, chaque semaine, à la rencontre de la Fédération (ils étaient actuellement au CNR du lundi au vendredi) ce sont les formateurs de la FFR qui feront le chemin inverse.
UNE LOGIQUE DE DONNANT-DONNANT
Aboutissement d’une lente politique de réchauffement entre les clubs et l’organe fédéral, cette disparation sera suivie d’une ouverture des clubs envers les formateurs fédéraux. Une logique de donnant-donnant : les clubs garderont leurs meilleurs jeunes mais, dans l’autre sens, les « fédéraux » auront un accès accru à leurs entraînements, leur préparation physique et leur utilisation en match, pour un meilleur suivi et une optimisation de la préparation. « Rien n’est complètement arrêté ni voté. Mais il faut effectivement prévoir des évolutions nettes de la filière de formation », confirme le directeur technique national, Didier Retière. « Les réflexions sont très avancées. L’objectif est de renforcer les synergies entre les clubs et la Fédération. La seule finalité, c’est la performance. Et si on obtient de meilleurs jeunes, tout le monde sera gagnant :
les clubs et la Fédération. » En attendant, le système de détection des meilleurs jeunes de France se poursuit. Des tests complets se tenaient cette semaine, de lundi à jeudi, en région parisienne. Des joueurs, s’ils sont retenus, qui pourraient donc rester en club l’an prochain. Se posera alors la question de l’utilisation du CNR, à Marcoussis, où plus aucun rugbyman français ne serait à résidence, à l’année.