DES ESPOIRS DE CAUSE
DANS LE SILLAGE DES ESPOIRS APPELÉS À RELEVER LE CLUB EN PRO D2 LA SAISON PROCHAINE, LE FCG A TROUVÉ LES RESSOURCES DE S’OFFRIR UN DERNIER SUCCÈS CETTE SAISON. DU BAUME AU COEUR, MAIS PAS QUE…
Il pleurait sur Grenoble, en ce premier samedi de mai. Un temps de chien, un temps d’enterrement, pour les au-revoir du FCG en Top 14. Un mauvais coup dû à la lune rousse, ainsi que l’assuraient les plus anciens ? Un drôle de clin d’oeil du destin, en tout cas, pour un club qu’il n’aura guère épargné cette saison. On peut ainsi vous certifier qu’il en fallait, du courage, pour se rendre dans un stade des Alpes plus froid qu’un funérarium, dans l’idée d’assister à une rencontre dont le seul mérite demeurait d’être la dernière de la saison…
Et pourtant, les 13 000 fidèles présents pourront affirmer qu’ils y étaient. Qu’ils ont assisté, vaille que vaille, aux émouvants adieux de Fabien Gengenbacher et Fabien Barcella. Lesquels avaient pourtant démarré par un couac retentissant… « Avant d’entrer sur la pelouse, Arnaud Héguy me dit qu’il faut faire une haie d’honneur pour accueillir nos deux retraités, racontait après coup le capitaine Jonathan Wisniewski. Du coup, on demande aux Lyonnais de les attendre eux aussi, en leur disant que ça allait être un joli moment d’émotion. Du coup, les deux équipes se sont alignées côte à côte. On a attendu un peu, et personne n’est venu… » « Ils n’avaient pas été prévenus, se marrait de son côté le numéro 8 Fabien Alexandre. Une personne a oublié de faire passer l’information, ça lui coûtera cher en bières. Ça résume assez bien la saison. Il y a eu beaucoup de manqués au sein du club, cela aura été le dernier. »
L’HOMMAGE DE WISNIEWSKI
Le dernier, pour de vrai. Car si le seul intérêt qui subsistait dans cette rencontre concernait le comportement des jeunes pousses appelés à défendre le maillot grenoblois la saison prochaine, ceux-ci n’ont pas déçu, à l’image d’un Dylan Jacquot épatant pour sa première titularisation. « Pour se convaincre de l’avenir de ce club, il suffit de regarder tous les jeunes qui étaient sur la feuille de match, pointait le désormais ci-devant capitaine Jonathan Wisniewski. Les Dylan Jacquot, Ali Oz, Alexandre Dardet, Mickaël Capelli, Thomas Jolmes, Loïc Baradel, Lilian Saseras, Clément Gelin, Eddie Sawailau… C’est incroyable… Non, ce n’est pas incroyable d’ailleurs, cela souligne simplement la qualité du travail fourni au niveau de la formation ici. Pour l’an prochain, ce sera peut-être juste, mais il ya à Grenoble un tel vivier que cela doit payer sous peu. Ces jeunes ont compris l’essentiel, ils ont une vraie éducation du travail : tous les jours à l’entraînement, ils sont les premiers arrivés et les derniers partis. S’ils persévèrent dans cette voie, le FCG pourra les emmener au bout du monde. »
SAWAILAU : « RETROUVER NOTRE PLACE EN TOP 14 »
Au bout du monde, vraiment ? Au sommet de la Pro D2, ce ne serait déjà pas si mal… « C’était important, pour ceux qui restent, d’envoyer un signal à nos supporters, ainsi qu’aux joueurs qui vont nous rejoindre la saison prochaine, pointait le virevoltant ilier Eddie Sawailau, également issu du centre de formation grenoblois et logiquement comptabilisé en tant que Jiff. Nous sommes déterminés à nous battre pour rebondir le plus vite possible, et retrouver notre place en Top 14. » « On ne va pas se mentir : depuis quelques matchs, nous avions tous très hâte que cette saison se termine enfin, concluait Fabien Alexandre. Mais pour nous, pour nos supporters, c’est tout de même mieux de terminer cette saison avec le sourire. » Qui plus est sur une première victoire cette saison dans un derby rhônalpin dominé au préalable trois fois par le Lou cette saison. Symbolique ? Oui, parce que dans le sillage de ses espoirs dont la cause est déjà toute trouvée, le FCG a réussi à redonner foi en l’avenir à leurs supporters. Tout ce qu’attendaient, en somme, leurs dirigeants et futurs entraîneurs…