ALERTE « ROSE »
VAINQUEURS SANS BRIO NI PANACHE, LES HÉRAULTAIS NE SE SONT PAS RASSURÉS AVANT LE BARRAGE À DOMICILE FACE AU RACING 92. ET LEUR MÊLÉE COMMENCE À INQUIÉTER.
C’est un problème d’interprétation des deux forces en présence par les arbitres ou un problème de notre mêlée?» Jake White adopte la politique de l’autruche. Fulgence Ouedraogo préfère lui regarder la réalité en face pour éviter le crash « Nous avons livré un non-match à cause d’un manque de concentration et d’implication générale. Nous avions la tête ailleurs et cela s’est senti dans tous les secteurs, notamment en mêlée. » Et sans tirer la sonnette d’alarme, Antoine Guillamon se projette sans filtre: « Le Racing 92 va se rendre compte qu’on s’est fait beaucoup bouger en mêlée lors des deux derniers matchs et que nous sommes donc friables. Et ils vont se dire: on garde le ballon, on fait une double poussée et on voit ce qui se passe. On doit donc vite se remettre en question et cibler la mêlée aux entraînements. »
UN MANQUE DE TRAVAIL…
En deux rencontres, contre La Rochelle et Paris, les Héraultais ont été sanctionnés à dix reprises en mêlée (six contre le Stade français)! Et malgré un essai marqué derrière leur édifice et deux pénalités obtenues, les Cistes sont apparus sans solution samedi. Alors quoi faire? Croiser les doigts pour que Davit Kubriashvili, blessé depuis deux mois au mollet et qui boitait encore samedi, soit miraculeusement remis à temps? « Il y a eu plusieurs matchs où les deux (Nariashvili et Kubriashvili, N.D.L.R.) jouaient et où ça a été difficile. Je ne vais pas vous dire que «Kube» (Kubriashvili) n’apporterait pas un plus car c’est le meilleur droitier en mêlée. Mais il n’est pas là! C’est donc à nous, les droitiers, de nous adapter et de travailler plus afin de se rapprocher de lui. Car nous n’avons pas été au niveau, moi le premier », ajoute le droitier.
Individuellement montrés du doigt, les Janie Du Plessis, Guillamon, Nariashvili et Fichten peuvent: « rivaliser avec n’importe quels piliers s’ils en prennent conscience », dixit Kélian Galletier. Le problème semble donc être plus profond. Guillamon confirme: « Ce n’est pas à deux semaines des barrages qu’on commence à travailler la mêlée! Je pense qu’on s’est trompé en amont dans la saison et qu’on le paye. Il y a aussi des mecs qui sont fatigués à cause d’un gros enchaînement de matchs et ils n’ont donc plus le même rendement. Plein de choses peuvent expliquer notre mauvaise passe. Mais il ne faut pas se mettre la tête au fond du seau. À nous de bosser comme des fous la semaine prochaine! » Responsable de la mêlée, le discret C.-J. Van der Linde, devra enfin taper du poing sur la table, en haussant ses niveaux d’exigence dès lundi pour créer un électrochoc. Afin que son pack refasse son retard.
... ET DE SOLIDARITÉ DANS LE PACK
Un retard, longtemps caché par des statistiques encourageantes jusqu’au couac rochelais: avec 55 pénalités concédées depuis le début de saison (soit deux par match) et très peu de munitions perdues derrière son introduction, Montpellier affichait un des meilleurs bilans du championnat. Mais sa mêlée n’était déjà plus une base de lancement de jeu préférentielle d’après Akapusi Qera: « Je crois que c’est un problème de préparation mentale. Car nous avons réussi à prendre des pénalités dans ce domaine, à enfoncer même par moment les Parisiens, puis nous avons à nouveau concédé des fautes. Pour être globalement dominés. Nous devons retrouver cette force psychologique qui nous permettait de combattre pendant 80 minutes dans ce secteur. » Et renouer aussi avec cette solidarité sans faille quelque peu perdue dixit Fulgence Ouedraogo: « J’ai l’impression qu’on fait moins les efforts ensemble, qu’on fait moins bloc. L’an dernier, on imposait notre bloc à l’adversaire et nous envoyions beaucoup de puissance. Aujourd’hui, nous sommes moins compacts et donc moins performants. On doit faire les efforts ensemble pour s’en sortir. Nos piliers sont vraiment touchés par cette situation et recherchent des solutions. À nous de les épauler d’avantage. » Conscients de leur faiblesse, les Héraultais ont décrété l’union sacrée pour sauver leur édifice blessé avant le barrage très attendu face au Racing 92 le samedi 20 mai. Plus le droit à l’erreur. Car, comme le notait Jake White dans le vestiaire: « Il reste trois matchs à gagner. » Mais sans une conquête, et surtout une mêlée, dignes de ce nom, le prochain risque d’être le dernier.