SANS TREMBLER
LE RCV A RENOUVELÉ SON BAIL EN PRO D2 SANS RIEN DEVOIR À PERSONNE SI CE N’EST À SON TALENT ET, SURTOUT, SANS TREMBLER.
Ouf ! Trois fois ouf ! Toute la semaine qui aura précédé ce rendez-vous, les joueurs vannetais ont, dans leur tête, fait, refait, rerefait le match contre Bourgoin. Mais ce RC Vannes de dimanche après-midi n’a pas tremblé pour assurer le renouvellement de son bail en Pro D2, sans s’occuper de ce que Narbonne ou Albi réalisaient dans le même temps. En vérité, les Bretons n’ont jamais laissé aux Berjaliens la moindre once d’espérance. En vingt-trois minutes, le score était déjà acquis avec quatre essais construits sur un jeu collectif de bonne facture, sans précipitation et beaucoup de réalisme et de sang-froid.
« La priorité est de faire douter notre adversaire d’entrée, de lui marcher dessus et de marquer notre territoire », confiait le troisième ligne Christian Stoltz, la veille du match. De fait, Vosawaï (3e), Boléinavalu (7e) et Lagarde (12e) ôtèrent tout suspense à la rencontre. Abiven (23e) et Duplenne (36e) surent, ensuite, donner un tout autre relief au score à la pause (25-0). On ne tire pas sur une ambulance, mais l’honnêteté impose de noter que les Berjaliens n’eurent jamais les munitions pour contester la supériorité d’un jour de Bretons, parfaitement imprégnés de l’enjeu.
LES GLADIATEURS
DES TEMPS MODERNES
Les Vannetais ne lâchèrent jamais la pression en seconde période. Quarante minutes de galère supplémentaire pour les visiteurs ponctuées de cinq nouveaux essais pour donner ce score d’extraterrestre de 56-0 qui, au final, ne correspond pas à grandchose tant la domination sans partage des Bretons fut grande. Il ne pouvait y avoir que de la tristesse et de la compassion pour cette équipe de Bourgoin qui fut, pendant de longues années, au firmament du rugby français et en proie aujourd’hui à de grandes difficultés. À ce titre, tous les joueurs méritent un grand respect d’avoir tenu rang jusqu’au dernier souffle. Pas sûr que le club s’en remette.
Vannes, par contre, a tenu son pari. D‘aucuns en tout début de saison lui prédisaient un aller-retour vers la Fédérale 1. Le fait d’avoir déjoué tous les pronostics était déjà en soi une belle victoire. L’autre, c’est d’avoir conquis un pays celte à la réalité d’un rugby noble, généreux, spectaculaire. La double victoire bretonne était là. Le maintien et un public qui reviendra, qui ne demande qu’à se nourrir des exploits de ces « gladiateurs » des temps modernes.