Midi Olympique

LA SAGA DES FRÈRES BARRETT

BEAUDEN ET JORDIE BARETT ONT RIVALISÉ DE JUSTESSE ET D’ADRESSE. ET SI LE BENJAMIN DEVENAIT LE TROISIÈME DE LA FRATRIE À GOÛTER AU MAILLOT NOIR.

- Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr

Il fallait être à Wellington vendredi malgré les légendaire­s bourrasque­s pour voir l’un des plus beaux matchs du week-end. Les Hurricanes champions sortants ont surclassé les Stormers sept essais à un et 41 à 22, mais l’ampleur du score ne reflète pas la qualité des débats car les Sud-Africains de Silya Kolisi n’ont pas été si ridicules. Il n’y avait 22 à 22 à la 50e minute. À la 74e minute, les « Sudafs » espéraient encore revenir dans la partie. Les Kiwis ne menaient que 27 à 22. Le capitaine des « Canes » TJ Perenara l’a reconnu : « Ils ont fait du bon boulot, ils ont fait ce qu’ils avaient prévu de faire et ils nous ont embêtés par moments. » Le compliment venait du fond du coeur, mais il était forcément ambigu. Il témoigne en tout cas de la formidable domination des équipes néo-zélandaise­s sur la compétitio­n. Elles n’ont perdu qu’un seul match contre une équipe étrangère (les Chiefs face aux Stormers, justement). Le fait que les Hurricanes n’aient pas eu le sentiment de vivre une promenade de santé, en dit long sur le niveau stratosphé­rique des franchises de la NZRU. Mais si l’on doit conserver un seul souvenir du match de vendredi, ce serait la performanc­e conjointe des frères Barrett. Attention, la saga de la famille n’est pas facile à suivre.Vendredi sur le terrain, il y avait Beauden à l’ouverture, 25 ans et 49 sélections. À l’arrière c’était Jordie, 20 ans, encore vierge de toute convocatio­n par les All Blacks. Mais il a déjà joué sous le maillot noir avec les moins de 20 ans et il a assez de crédit aux yeux de son entraîneur Chris Boyd pour avoir été désigné buteur numéro 1. Mais dans la famille Barrett, il y a aussi Scott, 23 ans, deuxième ligne des Crusaders, quatre fois All Black depuis l’automne dernier. On se souvient aussi de Kane, 27 ans, trois matchs de Super Rugby au compteur, mais obligé de se retirer prématurém­ent à cause d’une série de commotions.

JORDIE BARRETT, COMME UN SERPENT

Vendredi, c’était donc le numéro 2 et le numéro 4 qui nous ont régalés. Vu l’esprit hyperoffen­sif qui prévalait, le bilan médiocre de Jordie comme buteur (43 % de réussite) n’a fait de mal à personne. Le benjamin de la famille s’est contenté de marquer deux essais et de faire une passe décisive, en déséquilib­re et d’une main pour Julian Savea. Le premier essai de Barrett junior fut assez sensationn­el. Il le marqua au fin fond de l’enbut sur une passe au pied de Perenara alors que le ballon avait été contrôlé au sol par le numéro 8 adverse Nizaam Carr. Jordie Barrett réussit à s’enrouler autour de lui comme un serpent pour lui chiper la balle et l’aplatir juste avant de glisser hors de l’en-but : une image assez saisissant­e. Son autre essai fut un peu plus convention­nel, une réception de passe au pied de son frère, un geste qui, vu de loin, semblait aussi rodé qu’un numéro de patronage.

Beauden a abusé des services au pied dans cette rencontre, quatre d’entre eux ont abouti à des essais et pour finir, il s’est payé le luxe d’en marquer un lui-même, un « tout droit » à deux mètres de l’en-but dans les arrêts de jeu. Pas la peine de s’en cacher, la famille Beauden travaille pour placer trois rejetons en sélection, les Whiteleock ont échoué de peu.

 ??  ?? Belle performanc­e des frères Barrett. Le benjamin de la famille, Jordie (à droite) est l’auteur de deux essais et d’une passe décisive. Quant à Beauden (à gauche), il a abusé des services aux pieds aboutissan­t à quatre essais.
Belle performanc­e des frères Barrett. Le benjamin de la famille, Jordie (à droite) est l’auteur de deux essais et d’une passe décisive. Quant à Beauden (à gauche), il a abusé des services aux pieds aboutissan­t à quatre essais.
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