RELÉGUÉ EN FÉDÉRALE 2 !
LE CLUB FRANCILIEN DEVAIT RECEVOIR EN FIN DE SEMAINE UNE NOTIFICATION DE LA FÉDÉRATION DE RELÉGATION EN FÉDÉRALE 2 POUR RAISONS FINANCIÈRES.
Le courrier officiel devait arriver au club vendredi ou samedi dernier, mais les joueurs avaient déjà appris la nouvelle il y a quinze jours, juste avant de disputer leur premier match des phases finales à Lavaur. Ce sont eux mêmes d’ailleurs qui l’ont communiquée à leurs dirigeants : la Fédération a décidé de reléguer le club en Fédérale 2 la saison prochaine pour raison financière. Cette communication officieuse leur a été faite par Provale dans le cadre d’un rapprochement opéré par certains balbyniens avec le syndicat des joueurs, à la suite d’un différent financier avec leur direction. Des retards de paiement récurrents ont été constatés. Ces manquements sont la résultante d’un manque à combler dans le budget prévisionnel. À ce jour, les dirigeants ont réuni 1,5 millions d’euros sur les 1,7 millions d’euros de budget prévisionnel. Il manque 200 000 euros et les fonds propres sont négatifs. La Fédération a donc décidé d’une sanction. Les dirigeants feront appel. Le président historique Alain Chamois s’active en coulisse pour réunir la somme. Il annoncera aussi la réduction drastique du budget de la saison prochaine à 1,4 millions d’euros, susceptible d’absorber une partie du déficit actuel. À ce stade, l’avenir du club n’est pas menacé. Tout en menant sa lutte, Alain Chamois dit d’ailleurs que « s’il faut aller en Fédérale 2, et bien nous irons. » Cette PME familiale a déjà traversé bien des tempêtes et si le budget prévisionnel na pas été assuré, sa capacité à réunir 1,5 millions d’euros en fait toujours une entité dynamique. Mais cette crise, laisse deviner sa nécessité de se réformer.
« CLUB EN PÉRIL »
Les difficultés du club de Bobigny interviennent un an seulement après l’annonce de la signature d’une convention de mécénat avec Sopra Steria, un partenaire d’envergure internationale, leader de la transformation numérique, dont le soutien de 100 000,00 euros annuel devait permettre aux Balbyniens de passer un cap sportif. Ils avaient ciblé un recrutement intelligent et optimisé les semaines de travail, en indemnisant les joueurs, pour organiser des matinées « semi professionnelles. » Alors que Bobigny vivotait en bas du classement, cette impulsion, combinée au départ des meilleures équipes vers la poule élite d’accession, avait permis au club de reprendre une posture dominante pour sa 14e saison de Fédérale 1. Bobigny a fini premier de poule. Mais sur le plan financier, les dirigeants ne sont pas parvenus à faire fructifier ce mécénat. L’arrivée de ce partenaire important devait en convaincre d’autres de rejoindre l’aventure. Il s’est passé tout le contraire. Les historiques Eiffage (70 000 euros) ou Idex (20 000,00 euros), par exemple, on quitté le navire. « Pour des raisons annexes », précise Alain Chamois. Ce qui a conduit à cette impossibilité de boucler le budget prévisionnel. En interne, la situation s’est détériorée. Lors du dernier match de la phase préliminaire, à domicile, les joueurs portaient à l’échauffement un t-shirt « club en péril ». « Il y a des retards de paiement, et personne ne venait nous voir pour en parler et expliquer la situation », explique l’un d’entre eux. « On ne sait pas du tout ce qu’il va se passer. On est dans l’expectative la plus totale », relate le capitaine Clément Auvergnas, qui a été invité en fin de saison à assister aux réunions du bureau directeur, pour apaiser les relations avec l’effectif. « Ce club a besoin de mieux s’adapter à l’ère moderne, plaide l’entraineur Alex Compan. On ne peut plus travailler à l’ancienne. Il faut un directeur administratif et une équipe compétence autour de lui ». Dans quelle division jouera Bobigny la saison prochaine ? Avec quels joueurs, et quel encadrement ? À ce jour, personne ne le sait.