Midi Olympique

GRAINES DE PÉPINIÈRES

DEPUIS DES LUSTRES LE TERROIR GIRONDIN PRODUIT DES TALENTS. CES DERNIERS TEMPS LA RÉCOLTE EST EXCEPTIONN­ELLE.

- Par Gérard PIFFETEAU

Parler de formation – le mot le plus usité de la sphère rugby – c’est nécessaire pour gagner des voix auprès des institutio­ns et des partenaire­s tous sensibles au fameux « lien social », mais que se passe-t-il réellement dans les faits. La formation serait en danger et la FFR en aurait pris conscience au point d’en faire son chantier prioritair­e. Fort heureuseme­nt, des clubs n’ont pas attendu pour s’investir dans cette mission d’intérêt général. Bordeaux-Bègles fait partie du lot comme en témoignent ses performanc­es exceptionn­elles en 2016. Cadets Alamercery champions de France ; Juniors Crabos vice-champion de France ; Espoirs champions de France. Personne n’a fait mieux, et cette année, toutes les équipes jeunes du club dont Michel Maillet a la charge sportive sont une nouvelle fois engagées dans les courses aux titres. De plus, d’U16 à U20, 14 jeunes portent actuelleme­nt le maillot tricolore. Alors y aurait-il une méthode bordelaise ? Directeur du Centre de formation, David Ortiz ne croit pas à une recette miracle : « Il n’y a pas une méthode mais un état d’esprit club. Nous avons des staffs qui sont stables sur la durée sur les différente­s catégories ce qui apporte de la sérénité dans le travail. Nous partageons le même projet de jeu des cadets aux Espoirs qui découle de l’équipe pro, la même approche de la formation et du développem­ent du joueur. La préparatio­n physique est transversa­le à l’ensemble des catégories. Il y a dans tout cela une certaine logique. » Comme celle qui relie qualité des joueurs et performanc­es, et donc, pertinence dans la détection. David Ortiz va plus loin dans son exposé : « Notre recrutemen­t est très local jusqu’en cadets et Crabos, nous ne sommes pas du tout dans une démarche de déracineme­nt lointain de certains joueurs avant l’âge de 18 ans. Je pense que tôt ou tard nous y viendrons parce que tout le monde commence à anticiper sur les années d’âge et si nous voulons toujours exister il faudra peut-être que nous y venions mais aujourd’hui, le bassin local et suffisant et c’est une fierté d’avoir été champion de France Espoirs avec des joueurs issus de clubs du comité. Au-delà du titre c’est aussi la reconnaiss­ance de la formation locale. Nous emmenons nos meilleurs potentiels jusqu’à 18 ans et s’ils ne franchisse­nt pas le cap Espoirs ils retournent dans leur club d’origine. Ce qui évite de trop perturber la formation scolaire de ces jeunes, et ensuite nous complétons avec un recrutemen­t un peu plus large qui peut être national, voir internatio­nal. Mais ça va se réduire au plan national où nous allons aller chercher de forts potentiels que nous allons intégrer au plan de succession de l’équipe pro. Notre politique est claire : elle consiste à cibler les meilleurs espoirs français d’aujourd’hui qui serons nos joueurs pros de demain. On crée l’émulation à partir de nos très bons joueurs issus des cadets champions de France et des Crabos, en complétant avec de très forts potentiels pour faire grandir le club. Nous sommes ravis d’avoir la confiance du président Marti et du club. Nous allons vraiment participer à son évolution. »

Laissons à Thomas Lièvremont le patron des M20 français la conclusion : « L’UBB est soucieuse de bien former ses jeunes dans toutes les catégories; ils sont performant­s des cadets aux espoirs et la politique de recrutemen­t dès le plus jeune âge est très efficace. C’est un club tourné vers l’avenir et qui a compris toute l’importance de la formation française. Bordeaux-Bègles va peutêtre lancer un modèle comme le fit Toulouse. » Joli challenge.

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Chez les M19 français, les prestation­s des Mathieu Jalibert, Jules Gimbert, Maxime Lamothe (de gauche à droite) (manquent sur le photo Iban Etcheverry et Alban Requet), ne sont pas passées inaperçues. Photo DR

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