Pourquoi à Kyoto ?
Pour la première fois depuis 2004, date à laquelle fut instauré le mécanisme de tirage au sort pour constituer les poules du Mondial, ce fameux tirage au sort aura lieu hors des îles britanniques. Et, contre toute attente, il ne se tiendra pas dans la capitale du Japon, Tokyo, mais bien à Kyoto, plus au Sud de l’archipel nippon. Alors, pourquoi Kyoto ? Ce n’est pas pour son activité touristique (51 millions de touristes sur la seule année dernière) ni pour sa gastronomie (135 étoiles au guide Michelin, soit plus que Paris si l’on rapporte le total au nombre d’habitants), mais bien parce que Kyoto est le berceau du rugby japonais. C’est là, par exemple, que s’est tenu le tout premier match de rugby, en 1866. Ce dernier opposait deux clubs d’expatriés britanniques, le Yokohama Country and Athletic Club (YCAC) au Kobe Regatta and Athletic Club et constituait le « derby des ports » qui existe toujours. Longtemps, le jeu de rugby est resté confidentiel au pays du Soleil levant et s’est limité à l’affrontement de ces communautés d’émigrés britanniques. La diffusion et l’enseignement du rugby aux Japonais sont attribués à un certain professeur anglais Edward Clarke, qui l’enseigna aux étudiants de la Keio University. Le premier match opposant deux équipes réellement japonaises s’est donc tenu en 1911, à Kyoto, sur la pelouse du Shimogano Jinja, précisément où se tiendra le tirage au sort de la Coupe du monde. Comme en Angleterre, c’est dans les lycées et les universités que le rugby japonais se développera. À la manière des Anglais et du traditionnel derby entre les universités d’Oxford et Cambridge, les Nippons ont instauré la même tradition dès 1922 entre les universités Doshisha à Kyoto et Waseda à Tokyo.