Midi Olympique

LE PRIX DE LA PASSION

SI CES WEEK-ENDS DE DEMI-FINALES, LANCÉS PAR LA LNR EN 2011, SONT UN SUCCÈS, ILS NE SONT PAS SANS GÉNÉRER UN COÛT IMPORTANT POUR LES SUPPORTERS. ÉTAT DES LIEUX.

- L. F.

Depuis l’instaurati­on des demi-finales sur un lieu unique, en 2011, la LNR va expériment­er ce week-end son plus grand défi : remplir deux fois en deux jours le Vélodrome de Marseille dans sa nouvelle configurat­ion, 67 394 places. Ambitieuse, la démarche n’est pas sans générer un coût important pour les supporters.

TOULON PRÉSERVÉ, PAS ÉPARGNÉ

Le premier des postes de dépense concerne lesdites places. Un argument qui, a lui seul, a pu refroidir quelques bonnes âmes toulonnais­es, malgré leur proximité avec la cité phocéenne. Pour ceux qui avaient pris les devants et choisi de réserver les packs pour les deux demi-finales, il y a plusieurs mois, il leur en a coûté 100 € en moyenne, pour des places en milieu de gamme. Pour les supporters qui ont préféré attendre que leur équipe de coeur soit effectivem­ent qualifiée pour les demi-finales, les prix ont gonflé. Si cela n’a pas endigué l’enthousias­me des Toulonnais, qui profitent en retour d’un déplacemen­t court et de l’économie d’une nuit d’hôtel, cela a pu freiner les portefeuil­les les moins fournis.

LA ROCHELLE REMPLIT… DEFLANDRE !

Plus étonnant : le Stade rochelais a renvoyé à la Ligue nationale de rugby une partie de son quota de places attribuées. Le club maritime fêtera pourtant sa grande première à ce stade du Top 14, au terme d’une saison exceptionn­elle. Le public rochelais est également reconnu pour sa fidélité. Mais le coût du week-end et le long déplacemen­t ont refroidi quelques ardeurs. À défaut de faire le plein au Vélodrome, le Stade rochelais le fera chez lui, à Marcel-Deflandre, où le club a installé un écran géant pour suivre la rencontre de ce vendredi et ouvert 11 300 places assises. Lesquelles ont toutes trouvé preneur.

LE RACING DANS LE TRAIN DES DEMIES

S’il n’est pas réputé pour être le club qui déclenche le plus d’enthousias­me chez le grand public, le Racing 92 bénéficie du soutien d’un noyau dur de supporters qui avaient fait le déplacemen­t à Montpellie­r, pour le barrage la semaine dernière, et qui sera encore présent ce samedi au Vélodrome de Marseille. Si la distance est importante entre les deux villes, les supporters francilien­s bénéficier­ont de la ligne TGV PLM (ParisLyon-Marseille) pour leur déplacemen­t. Et le club leur est venu en aide, proposant un package « train + billets de match » à 50 €. Difficilem­ent à concurrenc­er.

CLERMONT, LES PLUS GROS PAYEURS

Des quatre demi-finalistes, ceux qui ont le plus fait chauffer le portefeuil­le demeurent les supporters clermontoi­s. Parce qu’il a déjà fallu en passer par la Coupe d’Europe, avec trois matchs de phase finale à la clé et une finale à Edimbourg qui ne se chiffrait pas à moins de 600 euros. Dans ce contexte, pour la première fois depuis l’instaurati­on de ces week-ends de demi-finale, Clermont a renvoyé des places à la LNR. « Nous ne serons que 5 000 mais il fallait faire des choix », confie Christian Boninségni, supporter historique de l’ASM. « Avec notre groupe d’amis, nous avons choisi de ne pas faire les déplacemen­ts de Coupe d’Europe. On ne peut pas se le permettre. Malgré tout, notre passion nous coûte entre 2500 et 3000 euros par saison. Pour ce week-end à Marseille, on projette un budget de 500 euros, tout cumulé. Et s’il y a une finale la semaine prochaine, ça sera encore un billet qui s’en rapprocher­a. » Pour compenser ces efforts, le club auvergnat a décidé de prendre en charge les trajets en bus à hauteur des deux-tiers, pour ramener l’aller-retour à 20 euros. Un coup de main bienvenu.

Newspapers in French

Newspapers from France