Alivereti Raka, à quitte ou double

Alivereti Raka n’est peut-être pas l’ailier le plus sécuritaire du Top 14. C’est le péché de sa jeunesse (22 ans) mais aussi celui de ce rugby fidjien fait de duels, nourrit d’un enthousiasme offensif unique mais qui délaisse parfois les éléments de base du rugby.

Raka, qui débutera samedi au Vélodrome face au Racing 92, présente donc un risque. Le bon côté, c’est que ce risque est au moins équivalent pour l’adversaire. Décalé en bout de ligne ou intervenant au milieu du terrain, le Fidjien n’a d’équivalent sur la planète Top 14 que ses compatriotes Botia, Nakarawa ou Tuisova. Un phénomène physique qui, à la différence du Toulonnais, crée des écarts plutôt par sa vitesse exceptionnelle que par sa puissance. Mais les chiffres sont éloquents : lancé la saison dernière, Raka avait inscrit rien de moins que huit essais en huit rencontres. Cette saison, le Fidjien a moins joué mais ses fulgurances individuelles ont permis aux Auvergnats d’arracher le point de bonus défensif au Racing 92 et la victoire à Lyon, fin avril, pour éviter à l’ASMCA un barrage énergivore. Son apport est précieux.

Alors, oui, Raka peut vous faire perdre un match par un oubli de placement, un plaquage raté ou un ballon aérien mal maîtrisé. Mais il peut aussi vous faire gagner un match seul ou presque, par des fulgurances uniques et deux traversées de terrain solitaires. Pour les Clermontois, qui ont choisi de le faire débuter, le pari est osé. Qui ne tente rien n’a rien.