Midi Olympique

Leone Nakarawa : adoubé par les tontons flingueurs

- M. D.

Leone Nakarawa est l’homme en forme de la fin de saison, du Racing. Auteur d’un match époustoufl­ant en match de barrages, à Montpellie­r (13-22), le champion olympique fidjien est un deuxième ligne surpuissan­t, agile, spectacula­ire, efficace et quasiment capable d’occuper tous les postes d’une équipe de rugby. Atypique à bien des égards, l’ancien deuxième ligne de Glasgow a pourtant été adoubé par les tontons flingueurs de la banlieue ouest, Michel Tachdjian et Patrick Serrière. Les deuxième ligne de l’équipe championne de France de 1990, connus à l’époque comme les exécuteurs des basses oeuvres du pack ciel et blanc, assurent n’avoir jamais rien vu de tel mais se rangent volontiers à l’opinion en vogue, au sujet de Nakarawa. En préambule, Patrick Serrière explique : « Leone est à l’extrême opposée de ce qui nous a été inculqué à l’école de rugby : il ne tient jamais le ballon à deux mains, fait des passes dans le dos et se place souvent dans la ligne de trois-quarts. Mais il est épatant. » Tachdjian enchaîne : « Nakarawa pourrait évoluer partout, c’est un extraterre­stre. De mon temps, on l’aurait empêché de jouer en deuxième ligne. On l’aurait mis à l’aile, au centre… ou au basket ». À la question « comment stopper Leone Nakarawa ? », Michel Tachdjian a bien une idée… que la police des bonnes moeurs ne saurait toutefois laisser appliquer sur un terrain de rugby, en l’an 2017. Patrick Serrière ? « À notre époque, un joueur comme lui n’aurait pas pu s’extraire. On l’aurait attiré dans la nasse avec quelques bagarres : il aurait été fasciné, comme les abeilles le sont par le miel… » Michel Tachdjian va plus loin : « Ce mec est une pieuvre, il a des bras télescopiq­ues. Pour le stopper, je vous dirais bien de viser ses avant-bras mais il est tellement adroit qu’il s’en sort toujours… » En difficulté lors des trois premiers mois de la saison, l’ancien deuxième ligne des Warriors est pourtant monté en puissance au fil des semaines pour incarner aujourd’hui l’arme fatale du XV type du Racing 92. Patrick Serrières conclut : « Il est fort en touche, bon en mêlée et j’ai l’impression qu’il fait le métier sur les déblayages. Sa grande force est qu’il mobilise surtout deux ou trois défenseurs à chaque prise de balle. Forcément, ça libère des espaces… Mais si ça fonctionne, c’est aussi parce que ses coéquipier­s se sont finalement adaptés à son jeu. En début de saison, il faisait tomber beaucoup de ballons parce que les soutiens étaient en retard. » Désormais au diapason de ses coéquipier­s, Leone Nakarawa se promène sur tous les terrains du Top 14. Les Jaunards parviendro­nt-ils à le priver de son pouvoir de nuisance ? Réponse imminente…

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