Midi Olympique

LES ANCIENS ET LES MODERNES

DIFFICILE DE DÉGAGER UN FAVORI ENTRE LES PRESTIGIEU­X WASPS SAUVÉS DES EAUX ET LES AMBITIEUX NÉOPHYTES D’EXETER.

- Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr

Pour dégager un favori, on ne peut que se référer à l’histoire. Les Wasps, c’est quand même six titres de champions d’Angleterre et deux Coupes d’Europe, plus une kyrielle d’internatio­naux. En face, Exeter ne pèse pas grand-chose, avec son absence de tout titre majeur. Mais le club du Devon (sud de l’Angleterre, plutôt rural) n’est monté qu’en 2010 et, depuis, il a brûlé les étapes. Après tout, il était finaliste l’an passé face à des Saracens intouchabl­es et, samedi dernier, Exeter a carrément éliminé les tout frais champions d’Europe. En fait, Exeter n’a plus perdu en championna­t depuis le 30 octobre, soit dix-sept succès de rang. L’équipe a de l’allure, c’est sûr, mais elle ne compte pas beaucoup de vedettes intergalac­tiques dans ses rangs. Quel nom parle vraiment au grand public ? L’ailier internatio­nal Jack Nowell, (21 sélections) sans doute. Il est le seul à avoir trouvé une place chez les Lions. Le deuxième ligne Geoff Parling fut aussi un cadre du XV de la Rose pendant trois ans avant de disparaîtr­e totalement des radars de Eddie Jones.

BAXTER, FIGURE ICONIQUE

L’icône de cette équipe, c’est plutôt son entraîneur, Rob Baxter, au club depuis la nuit des temps. Il l’entraîne depuis huit ans mais auparavant, il l’a servi comme joueur pendant quatorze saisons (tandis que Richard, son frère cadet, en jouait seize). On fait difficilem­ent plus local que ce descendant d’une famille d’agriculteu­rs. On l’oublie, mais en 2013, il fut brièvement entraîneur de l’Angleterre en tournée en Argentine en l’absence de Stuart Lancaster (pris par les Lions). Il jouit d’une grande crédibilit­é en Angleterre. Parmi ses relais sur le terrain, l’ouvreur irlandais Gareth Steenson, jamais sélectionn­é ni par l’Irlande, ni par l’Ulster. Il a débarqué à Exeter à l’époque de la deuxième division et n’a jamais démérité depuis, riche d’un sangfroid peu commun. « L’atmosphère n’est plus la même que l’an passé où peut-être étions-nous contents d’être en finale. On nous a souvent dit qu’il fallait d’abord perdre ce genre de rendez-vous pour s’y sentir prêt. »

CIPRIANI ET LAUNCHBURY LES RÉPROUVÉS

Par comparaiso­n, les Wasps ressemblen­t d’avantage à une armada avec un Springbok et un Wallaby de plein droit (Kurtley Beale et Willie Le Roux), deux Lions (Eliott Daly et James Haskell) plus un deuxième ligne titanesque (42 sélections), Joe Launchbury, dont tout le monde se demande comment Warren Gatland a pu l’oublier pour le voyage en NouvelleZé­lande. On allait oublier Danny Cipriani, si turbulent, si romanesque, revenu de toutes les polémiques et de toutes les mises au placard. Notre chouchou s’appelle Jimmy Gopperth, ouvreur ou centre néozélanda­is méconnu, qui vient d’être élu meilleur joueur du championna­t.

Et puis, ce sont eux qui ont terminé à la première place de la saison régulière depuis leur départ estival canon : cinq victoires de rang. En plus, les deux duels face à Exeter lui ont été favorables : une victoire en ouverture (25-20) et un match nul (35-35) le 12 février. On oubliera la lourde défaite du 28 janvier en Coupe anglo-galloise (52-5), les Wasps avaient vraiment envoyé leur équipe espoirs. La présence des Wasps flattera notre sens de la nostalgie, elle sera le couronneme­nt de la fameuse décision de 2014 quand, après avoir frôlé le dépôt de bilan, les propriétai­res ont décidé de déménager à Coventry, pour avoir accès à la Ricoh Arena (32 000 places). Le pari a été magistrale­ment réussi.

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Photo Icon Sport L’ailier d’Exeter James Short, ici balle en main et rattrapé de justesse par l’arrière des Wasps Rob Miller, parviendra t-il à déjouer les pronostics ?
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