WILD : LES DESSOUS D’UNE NÉGO
POURQUOI THOMAS SAVARE A-T-IL CHOISI DE PRIVILÉGIER LE DOSSIER PORTÉ PAR LE MILLIARDAIRE ALLEMAND ? ET QUELLES SONT LES GRANDES LIGNES DU PROJET DE CELUI-CI ? UN DÉBUT DE RÉPONSE, ICI…
C’était mercredi soir, au moment où le président Thomas Savare annonçait que le dossier de l’Allemand Hans-Peter Wild avait été choisi pour incarner le futur du club de la Porte d’Auteuil. Dans la foulée, un membre du camp d’en face, celui des anciens joueurs du Stade français (Dominici, Guétard, Lombard, Marconnet et Blin) et du groupe Universal, filière de la multinationale Vivendi, nous déclarait au téléphone : « J’ai l’impression que nous avons servi de lièvre. Les dirigeants parisiens ont dû négocier le rachat à la hausse en sachant pertinemment que l’on ne pourrait pas suivre… » Effectivement, personne n’aurait pu « suivre » le résident suisse, dont la fortune est estimée à 2,7 milliards d’euros. Et à côté de Wild, même Jacky Lorenzetti et Mohed Altrad ressembleraient à de simples épiciers…
Lièvre ou pas, Thomas Savare et son bras droit Pierre Arnald ont fait le choix apparaissant comme le plus logique, le dossier allemand semblant de loin le plus pérenne. De source sûre, on sait que le propriétaire des jus de fruit Capri-Sun est prêt à investir 30 millions d’euros sur les trois prochaines années, quand le tour de table courageusement réuni par les anciens joueurs amassait péniblement 10 millions d’euros sur cinq ans. Un proche de Savare nous confie : « Nous avons budgété un déficit chronique de 6 millions d’euros par saison. Pour donner son accord, la DNACG voulait une garantie sérieuse, une garantie de deux ans. L’investissement promis par le second projet n’aurait pas été capable de rassembler douze millions d’euros immédiatement. » Hans-Peter Wild, si. « C’est du sérieux, poursuit cette même source. Les banques et la DNACG le savent. Wild, ce n’est pas la Facem… » Comprenne qui pourra… Au sujet de la transaction, il faut enfin signaler que si les dernières négociations entre Savare et les conseillers du milliardaire ont pris du temps, c’est avant tout parce que les émissaires allemands voulaient hériter d’un club financièrement sain : les dernières factures à l’Urssaf devaient être réglées, le déficit définitivement épongé et les indemnités de licenciement dues à l’ancien préparateur physique Alex Marco mises à plat. C’est désormais chose faite et, sauf catastrophe, Hans-Peter Wild deviendra, ce soir, le nouveau propriétaire du Stade français.
PIERRE VENAYRE A DIT NON
Les délégués du personnel de la structure professionnelle du Stade français) ont donné leur accord verbal à Thomas Savare. Le bureau directeur de l’association support, qui attend maintenant de négocier avec l’Allemand les termes de la nouvelle convention le liant à la structure pro, aussi. D’ici quelques jours, la DNACG devrait laisser le champ libre à l’investisseur germanique et, ce vendredi 26 mai, plus rien ne semble donc s’opposer à ce que les Soldats roses naviguent sous pavillon allemand dès la saison prochaine. Quel sera l’organigramme de la nouvelle entité ? Comme nous vous l’annoncions mercredi après-midi, Pascal Papé, à la base de l’arrivée de Hans-Peter Wild au Stade français, endossera le rôle de « super manager », chapeautant la formation du club parisien et épaulant au quotidien le manager néo-zélandais Greg Cooper. Le Kiwi étant maintenu au poste que lui avait promis Savare en décembre, il devrait faire équipe avec le demi de mêlée international Julien Dupuy (il lui restait un an à accomplir, son contrat de joueur doit donc être modifié sous peu par les dirigeants du Stade français) et l’ancien entraîneur de Toulon Olivier Azam. Enfin, et c’est une donnée essentielle du projet, le bras droit du Photo Icon Sport
docteur Wild (Robert Mohr) est toujours à la recherche d’un directeur général capable de succéder à Pierre Arnald, en partance pour Oberthur-Fiduciaire. Mohr, l’ancien deuxième ligne de Bourgoin-Jallieu et du Stade rochelais, voulait arracher Pierre Venayre à La Rochelle mais celui-ci semble attaché aux Jaune et Noir jusqu’en 2020. Dès lors, qui remplacera l’Auvergnat Arnald ? À ce jour, les Allemands ont assuré qu’ils ne parleraient pas avant la semaine prochaine. Vivement demain…