« Totalement absents sur les incontournables »
MARQUÉ PAR LA DÉFAITE ET L‘APATHIE DE SES JOUEURS, LE TECHNICIEN RECONNAISSAIT LE « MANQUE DE SOUFFLE » DES SIENS, LOIN DU COMPTE DANS TOUS LES DOMAINES FACE AUX SPRINGBOKS.
Après cette rencontre, on a beaucoup entendu vos joueurs parler d’accumulation de détails…
Les détails… Ce n’est pas vraiment le mot qui me reviendrait le plus à la bouche pour évoquer ce match. C’est davantage une déception, dans la globalité. L’équipe est passée complètement à côté de son match, dans l’engagement, dans la rigueur. On ne se l’explique pas. C’était juste un mauvais match de notre part. On a jeté les ballons pendant les vingt premières minutes… Je ne pensais pas que nos joueurs reculeraient autant à l’impact, que nous nous ferions coffrer ou exploser autant de ballons. Sur les incontournables du rugby quel que soit le niveau, nous avons été totalement absents. On a toujours couru après les Springboks qui n’ont pas fait un grand match non plus. On revient malgré tout à deux points à la 55e (14-16 après l’essai de Baptiste Serin). À partir de là c’est un naufrage physique et mental… Il faut que l’on réfléchisse à cela en tant que staff, se poser les bonnes questions dans l’articulation de la semaine pour se présenter différemment sur le terrain.
Au sujet de la conquête, l’équipe a fait preuve de fragilité, à l’image de ces pénalités concédées en mêlées ou de ces deux pénaltouches perdues…
C’est sûr que l’on n’a pas été dominants en mêlée mais jusqu’à la 55e, nous étions capables de remporter nos ballons. Il y avait un embryon de choses qui fonctionnaient aussi, comme la touche où nous avions réussi à contrer trois ballons. Mais là encore, après le carton, tout a explosé.
En mêlée notamment, votre équipe avait choisi comme parti pris de talonner tous les ballons le plus vite possible. Pourquoi ?
C’est quelque chose que nous avons mis en place depuis la tournée de novembre, qui est devenu notre fil conducteur pendant le Tournoi. On talonne 90 % des ballons, dans la volonté de le faire parvenir avec le plus de vitesse possible dans les pieds du huit, pour pouvoir le cas échéant soit l’extraire très vite, soit enclencher une double poussée. Ça, ce n’est pas une nouveauté. Par contre, on a été plus faible que pendant les Six Nations.
Dans le secteur des ballons portés, on a également le sentiment d’avoir vu l’équipe de France se faire surclasser…
Sur les sept que l’on tente, deux me semblent cohérents. Le premier, sur lequel nous obtenons une pénalité, et celui après lequel Louis Picamoles tente une chistera dans le côté fermé. Deux sur sept, c’est trop peu. Il y a des choses que l’on peut maîtriser et que l’on doit travailler, comme la cohésion, les liaisons, la digestion du ballon. Après, on ne maîtrise pas tout…
Au niveau de la circulation défensive, vos joueurs ont semblé dépassés par la vitesse des Sud-Africains, ce qui a ouvert des espaces, notamment dans l’axe des rucks…
Que nous ayons été battus dans le rythme et dans l’engagement, c’est une certitude. Dans les changements de rythme, dans le punch, dans l’agressivité, dans les duels, on a été pris. Il m’a semblé que nous avons parfois manqué de souffle… Cela ne remet pas en cause le travail de Gérald Bastide. En revanche, pour lui, c’est dur d’avoir un retour sur investissement comme celui-là, avec autant de plaquages manqués.