« VIRI » EST DE RETOUR
APRÈS UN TOURNOI DÉCEVANT PERTURBÉ PAR UNE BLESSURE, IL A ÉTÉ L’UN DES RARES À RIVALISER AVEC LES SPRINGBOKS.
Yavait-il vraiment des satisfactions à tirer de cette débâcle de Pretoria ? Peu habitué à se camoufler derrière son petit doigt, le sélectionneur Guy Novès s’est luimême posé la question après la rencontre. « Peut-être aussi que la faillite des uns est liée à la qualité de l’adversaire, lâchait le sélectionneur. Même s’il y a quelques joueurs qui ont répondu comme tous auraient dû le faire. » Parmi ceuxci ? La paire de centres Fickou-Chavancy, notamment. Mais aussi, sur l’aile, un autre homme nommé Virimi Vakatawa. Surprise ? Eh oui, quand même. Parce que si l’ailier d’origine fidjienne a déjà inscrit six essais lors de ses treize premières sélections, il lui avait toujours été reproché de ne jamais flamber que face à des adversaires « faciles ». Un procès qui ne pourra, désormais, plus lui être adressé. La preuve ? On pourrait, par facilité, la faire ressortir par ses statistiques : 17 ballons touchés qui témoignent de sa disponibilité, deux franchissements, deux passes après contact et sept défenseurs battus. Mais cela ne traduit pas vraiment les progrès dont le « Fidjiff » a fait preuve sur ses habituels points faibles des ballons hauts ou de la défense collective. Et encore moins cette sensation de danger permanent que Vakatawa a fait peser sur la défense sud-africaine, à l’image de son relais décisif sur l’essai de Serin, d’interventions saignantes depuis son aile opposée, mais aussi d’initiatives intéressantes dans le jeu courant...
DUBOIS : « LORSQU’IL EST BIEN PRÉPARÉ, ÇA CHANGE TOUT »
On pens ainsi, entre autres, à cet exploit dans le couloir trop vite réduit à néant apr un mauvais déblayage de ses avants (qui provoqua l’essai de Kriel sur le turnover !) ou de ce mano a mano avec Fickou, malheureusement pas conclu par le Toulousain, ce qui lui valut, après coup, les remontrances de son partenaire. « Il me dit que si je l’avais redoublé plutôt que de rester à son intérieur, j’aurais marqué, témoignait Fickou. Je n’ai pas senti le coup comme lui.Trop tard pour le savoir... » Ce qui est intéressant, en revanche ? C’est que Vakatawa parle, s’exprime, et commence à passer outre sa timidité naturelle. Preuve que celui-ci se sent de nouveau à l’aise sur un terrain. « Virimi est un joueur hors-normes, je ne vous apprends rien, souriait Jeff Dubois. Il a disputé le Tournoi un peu blessé, pas vraiment préparé physiquement. Là, il était beaucoup mieux, et vu son jeu cela change tout. Avec lui, c’est toujours pareil : quand il joue bien, on loue sa fraîcheur, quand il n’est pas bon, on dit que c’est parce qu’il ne joue pas assez à XV... » Un message subliminal qui ne devrait toutefois pas empêcher certains clubs de casser leur tirelire pour débaucher l’unique contrat fédéral du XV de France, si Vakatawa continue sur cette lancée...