Midi Olympique

À REBOURS DE TOUS LES PRONOSTICS

ON S’ATTENDAIT À UN FESTIVAL OFFENSIF, C’EST LE CONTRAIRE QUI S’EST PASSÉ. LES LIONS ONT ÉTOUFFÉ LES CRUSADERS AU TERME D’UN MATCH VIERGE D’ESSAIS.

- Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr

Quelle surprise ! Et, pour beaucoup, quelle déception. Ceux qui se frottaient les mains en imaginant une farandole des Crusaders aux dépens des Lions se sont frottés les yeux. Les Nordistes commandés par Alun-Wyn Jones ont totalement dominé les brillants leaders invaincus du Super Rugby. Ils les ont étouffés par une défense intraitabl­e, notamment par des montées très agressives au milieu du terrain. Au final, ça a donné un match âpre et très crispé, plus proche de l’ordinaire du Top 14 que des orgies du Super 18. Il y eut même un début de bagarre générale après une mêlée enfoncée par les Crusaders.

Nous serions bien en peine d’extraire une action de classe qui fixerait cette rencontre dans notre mémoire : un slalom d’Anthony Watson, peut-être… L’une des images les plus marquantes restera le coup de coude magistral et involontai­re de Conor Murray à son coéquipier Stuart Hogg qui venait de monter une quille pour lui-même. « Nous avions besoin de ça. Notre défense a été formidable, notre touche excellente, notre conquête satisfaisa­nte dans son ensemble. Nous nous sommes créé des opportunit­és mais nous n’avons pas su les convertir. Les gens nous avaient assassinés après seulement deux matchs. C’était une erreur, nous sommes comme un club qui démarre sa saison, il a besoin de quelques matchs pour se régler. Mais vendredi, nous avons fait un gros entraîneme­nt, j’ai senti que les gars allaient faire quelque chose », a sobrement commenté Warren Gatland.

Pourtant, une chose est sûre : les Lions n’ont pas été particuliè­rement brillants ballon en main, ils ont même gaspillé quelques bonnes munitions comme Ben Teo saccageant une passe pour Liam Williams ou Owen Farrell choisissan­t une passe sautée à cinq mètres de la ligne comme s’il faisait exprès de gâcher un surnombre. Et pourtant, ce sont eux qui se sont procuré le plus d’occasions d’essais… Signe d’une vraie domination en termes d’occupation et de possession et de discipline. En deuxième mi-temps, les Lions n’ont concédé qu’une seule pénalité.

FALETAU ET SEXTON, LE GESTE DÉFENSIF DÉCISIF

Il faut en fait analyser cette victoire à la lumière de ce qu’on fait, ou n’ont pas fait les Crusaders. Eux qui ont marqué une moyenne de 37 points par match en Super 18, se sont retrouvés comme des mouches prises dans une toile d’araignée. Ils ont même donné l’impression de se… Débarrasse­r de la balle au pied ou de tenter des combinaiso­ns impossible­s : des scènes assez hallucinan­tes. « Nous étions très agressifs et nous avons souvent été les premiers à prendre la ligne d’avantage, quelle que soit notre position sur le terrain. Nous étions tous connectés, notre effort s’est fait à l’unisson. Quand nous étions au sol, nous nous sommes relevés et nous avons poussé dans les regroupeme­nts, ils se sont donc retrouvés en difficulté pour attaquer », analysait Farrell.

En fait, à revoir la rencontre, on se souviendra peut-être d’une action, à la 74e quand Israel Dagg a défié la défense des Lions et plus particuliè­rement Jonny Sexton, censé être faiblard sur les plaquages. L’Irlandais s’est fait violence, il a résisté à l’impact et Faletau est venu le seconder pour… arracher un ballon très précieux, en restant debout s’il vous plaît. La rencontre a basculé à cet instant car avec neuf points d’avance à cinq minutes de la fin, les pâles Crusaders ne pouvaient pas revenir.

 ??  ?? L’arrière des Lions, Stuart Hogg, tente de déborder l’ailier des Crusaders Seta Tamanivalu. Photo Icon Sport
L’arrière des Lions, Stuart Hogg, tente de déborder l’ailier des Crusaders Seta Tamanivalu. Photo Icon Sport

Newspapers in French

Newspapers from France