« Jouer sur le coaching »
Que vous dire, sinon que nous sommes en face d’une situation où tout nous pousse à l’affrontement direct avec toutes ces lignes de treize ou quatorze joueurs qui s’opposent frontalement. Pour moi, le problème est culturel. Beaucoup d’entraîneurs privilégient les lancements en un contre un, c’est une façon de se rassurer, d’autant plus que la mêlée ne fixe plus beaucoup. La Rochelle doit sa première place à cette stratégie très maîtrisée, mais attention, sur les troisième ou quatrième temps de jeu, ils ont su faire de jolies choses avec leurs attaquants. Je pense que ce recours à l’affrontement est devenu culturel chez nous. Je ne trouve pas le même culte de la collision chez les Anglais par exemple : je me suis régalé en regardant la finale anglaise Exeter-Wasps. Et je trouve que les Saracens savent faire des choses un peu différentes de nos équipes de Top 14, ils ont un sens du renversement et ils savent jouer avec la géométrie du terrain. C’est difficile de changer une culture, on ne peut pas le faire par des mesures. Mais s’il doit y avoir des solutions, je pense que la limitation du coaching aurait des avantages. Les joueurs seraient fatigués en fin de rencontre et seraient moins efficaces en défense en fin de match. Les espaces pourraient alors se créer et les collisions frontales diminueraient. Mon père disait que les changements programmés lui faisaient le même effet que si, dans une corrida, on changeait le taureau après la séance des piques. Le coaching généralisé a aussi ses avantages : la sécurité des joueurs, paradoxalement, et une certaine facilité pour les entraîneurs dans l’approche de leur match.