Tournée vinaigre
DÉCEVANTS LORS DU PREMIER TEST DE PRÉTORIA, LES BLEUS ONT BIEN MAL ENGAGÉ LEUR TOURNÉE EN AFRIQUE DU SUD. ON ESPÈRE UNE RÉBELLION, SAMEDI, À DURBAN. ANALYSE, INTERVIEWS ET COMMENTAIRES.
Il ne fallait pas avoir fait l’ENA du rugby pour comprendre que samedi prochain à Durban, la composition du XV de France allait être modifiée. De par le contexte des absences, déjà : tous finalistes étaient au repos, six jours après l’épilogue du Top 14. Rabah Slimani était également préservé en raison d’une petite blessure à une épaule. Et puis c’était annoncé : « nous sommes ici pour voir le maximum de joueurs. Je ne sais pas si tout le monde aura sa chance mais la grande majorité, oui », avait annoncé le sélectionneur dans la semaine. La contre-performance de Pretoria passée par-là, c’est peu de dire que certains ont en plus perdu du crédit. « Les nombreuses absences donnent une atmosphère un peu différente à notre équipe. Ça concerne beaucoup de monde et ça complique forcément la chose. Mais si en plus, comme samedi, les leaders qui restent passent totalement à côté… » pestait le sélectionneur. « Ils ont été transparents alors que c’était à eux de transformer le truc. Il y a eu des faillites individuelles, de joueurs de rugby de haut niveau ». Vu le contexte, à quels changements faut-il s’attendre ? Cela devrait toucher toutes les lignes. Avec une idée directrice : densifier le paquet d’avant.
GUIRADO CAPITAINE, « TAO » DANS LE BAIN ?
Au rayon des incertitudes qui n’en sont pas vraiment, on compte le retour du capitaine Guilhem Guirado. Après une semaine de récupération, le Toulonnais sera précieux dans le combat de Durban, autant par son leadership que son impact physique. À côté de lui, à droite de la mêlée, Rabah Slimani devrait faire son retour afin de solidifier une mêlée française plusieurs fois chahutée à Pretoria. Deux éléments de base du XV de France qui doivent stabiliser un paquet d’avants qui a tangué.
Derrière eux, ce pourrait être l’heure de Romain Taofifenua. Auteur d’une superbe fin de saison, le Toulonnais a pour lui sa puissance dévastatrice à l’impact. Justement ce qui a cruellement fait défaut aux Bleus, samedi dernier, contraints de construire leur rugby le plus souvent en reculant. En troisième ligne, enfin, Yacouba Camara est le seul à avoir donné satisfaction. La place de Loann Goujon est clairement en danger, quand Kevin Gourdon et Bernard Le Roux attendent leur tour. Louis Picamoles est également pointé du doigt pour sa performance. Sous pression, il sera sommé de réagir. Comme l’ensemble du paquet d’avants, en fait.