Midi Olympique

Les clés du match

- N. Z.

UNE CONQUÊTE EN DIFFICULTÉ

On ne vous refera pas ici l’histoire du rugby qui commence devant… Mais force est de constater que les Bleus ont clairement subi la loi des SudAfricai­ns en conquête directe. Une domination qui s’est établie petit à petit, au fil du temps. Ainsi en mêlée, les Bleus avaient délibéréme­nt pris le parti de talonner très rapidement les ballons, pour réduire l’épreuve de force au minimum. Une stratégie qui n’a fonctionné qu’une mi-temps, juste avant que le travail d’usure des Boks ne leur permette d’obtenir plusieurs pénalités. De même, si la touche a plutôt bien fonctionné en première période (trois ballons volés) celle-ci s’est délitée en deuxième mi-temps, à l’image de trois pénaltouch­es gâchées, dont deux directemen­t perdues, qui ont fait très mal au moral.

LE TOURNANT DE L’ESSAI DE PÉNALITÉ

Cela avait beau tenir du miracle, après l’essai de Serin, les Bleus n’étaient plus menés que 16-14 à l’heure de jeu. Jusqu’à cet essai de pénalité accompagné d’un carton jaune à l’encontre de Brice Dulin, suivi de deux autres essais de Cronje et Serfontein, soit 21 points en moins de dix minutes. Une double peine dont Guy Novès ne pouvait que constater la logique. « Il n’y a

rien à dire sur l’essai de pénalité.

L’arbitre a été logique. » Il est vrai que Dulin, battu à la course par Skosan, aurait pu se retenir de commettre l’irréparabl­e en empêchant ce dernier de se saisir du ballon, son carton s’étant avéré hautement préjudicia­ble par la suite. Par exemple parce que, sur la combinaiso­n en touche amenant l’essai de Cronje, la couverture en fond de touche dans cette zone aurait dû être assurée par l’ailier côté fermé. Lequel n’était pas là, puisqu’il compensait plus au large l’absence de Dulin… De même, on a du mal à imaginer que Serfontein aurait pu aller au bout de sa percée avec un joueur de plus dans le troisième rideau…

DES ESPACES DANS LE DOS DU MUR

C’est une des marques de fabrique du rugby sud-africain : sur les séquences de défense près de leur ligne, ces derniers n’hésitent pas à demander à leur arrière d’intégrer la ligne, et à l’ailier côté fermé de couvrir seul le fond de terrain. Ce qui ouvre, nécessaire­ment, des espaces dans le dos de la défense que les Bleus ont plusieurs fois tenté d’exploiter, à l’image de Gaël Fickou. En vain. « On se doutait que l’arrière allait défendre de la sorte, et ces jeux au pied dans le dos étaient une piste que nous avions évoquée, expliquait

l’entraîneur des trois-quarts Jeff

Dubois. Mais pour que cela fonctionne, il faut que ce soit réalisé dans de bonnes conditions, il faut le faire dans les bonnes zones, avec de la vitesse, en bloquant certains joueurs… Nous n’y sommes pas arrivés, j’espère que nous allons réussir à nous régler dans la semaine. »

ATTAQUE : LES SURPRISES DES BOKS

C’est un fait : en raison des changement­s d’entraîneur­s et de joueurs intervenus chez les Boks, les Bleus ne savaient pas vraiment quoi attendre de leurs adversaire­s. Et, faute de repères, se sont d’autant plus fait avoir par les options des Boks, notamment

défensives. « Le premier constat, c’est que nous ne sommes pas tombés sur une défense très agressive comme nous nous y attendions, avançait

Dubois. Face à ce mur qui cherchait surtout à combler les décalages, nous avons fait beaucoup de large-large un peu stérile. D’ailleurs, la seule bonne action que nous avons réussie en première mi-temps, c’est comme par hasard celle où nous avons réussi à alterner les formes de jeu, à agresser la ligne d’avantage avant d’envoyer le ballon plus au large. Je regrette qu’on ne l’ait pas fait plus souvent. » Quant à l’animation offensive des Boks, celleci

a également surpris. « On a travaillé sur certaines choses tout au long de la semaine qui ne se sont pas passées comme prévu, avouait Fickou. Cela vient probableme­nt du changement de coachs, mais les images que nous avions d’eux étaient faussées. Ils ont changé énormément de choses pour ce premier test, et au moins il s’agira d’une base de travail. »

DÉFENSE : TROUÉS DANS L’AXE

Dès l’échauffeme­nt, on l’avait pressenti. Lorsque le XV titulaire travaillai­t la mise en place de sa défense, Baptiste Serin s’était fait plusieurs fois la malle au ras des rucks, en raison d’un certain manque de circulatio­n des avants. Une tendance qui s’est vérifiée pendant le match… En difficulté pour se replacer, les avants français ont régulièrem­ent été amenés à anticiper leur circulatio­n sur les bordures, négligeant l’axe des rucks (dans lequel Machenaud, chargé de la couverture, s’est aussi oublié à plusieurs reprises) où les Spirngboks se sont engouffrés à de nombreuses reprises, à l’image de Kolisi ou de Coetzee sur l’essai de Kriel en première période. À noter que celui-ci, s’il n’a pas vraiment relâché le ballon une fois passé au sol, n’était pas tenu au sol par Goujon. Et avait donc tout à fait le droit de se relever.

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