Midi Olympique

LA GRIFFE DES LIONS

PLUS PRÉCIS ET RODÉS QUE LES BLEUS AVEC UN TEMPS DE PRÉPARATIO­N SIMILAIRE, LES SPRINGBOKS DOIVENT BEAUCOUP À LEUR ÉPINE DORSALE, ENTIÈREMEN­T ORIGINAIRE DE LA PROVINCE DE JOHANNESBU­RG.

- Par Nicolas ZANARDI, envoyé spécial nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Si la tournée qui occupe les regards du monde entier concerne bien des Lions, celleci ne se déroule pas forcément en Afrique du Sud. Mais bien en Nouvelle-Zélande, où la bande de Warren Gatland s’apprête à disputer les tests-matchs de la plus haute intensité jamais recensée face aux maîtres du monde néo-zélandais… Toutefois, vu de Pretoria, ce n’étaient pas ces Lionslà qui étaient au centre des préoccupat­ions. Mais bien ceux de Johannesbu­rg, devenus le socle de la sélection nationale, qui ont marqué de leur empreinte ce test-match de la renaissanc­e, qui plus est sur la pelouse de l’ennemi héréditair­e des Bulls. Ils étaient en effet sept, au coup d’envoi, à porter les couleurs de la province de Gauteng : le talonneur Malcolm Marx, le deuxième ligne Franco Mostert, le numéro 8 Warren Whiteley (devenu samedi le 58e capitaine de l’histoire des Boks), le demi de mêlée Ross Cronje, l’ouvreur Elton Jantjies, l’ailier Courtnall Skosan et l’arrière Andries Coetzee. Soit rien moins que la fameuse épine dorsale 2-8-9-10-15, agrémentée de deux éléments, autour de laquelle les nouveaux entraîneur­s souhaitent bâtir l’identité de jeu de leur équipe.

AUTOMATISM­ES PROVINCIAU­X

Hasard ? Sûrement pas. D’abord parce que les Lions sont la meilleure équipe sudafricai­ne du moment (finaliste du Super Rugby la saison dernière et leader de sa conférence cette année), mais surtout la seule à s’être lancée à corps perdu dans un rugby de mouvement dans les canons modernes. De fait, il n’y avait finalement que les Français pour être surpris des orientatio­ns de jeu de ces Springboks new-look, beaucoup moins frontaux et brutaux qu’annoncés… La meilleure preuve ? Elle réside probableme­nt dans cet essai en première main sur une combinaiso­n en fond de touche, estampillé 100 % Lions : lancer de Marx, déviation de Whiteley, essai de Cronje. Facile, étant donné la supériorit­é numérique du moment, qui privait les Bleus de l’ailier côté fermé pour défendre le fond de touche ? Peut-être. Reste qu’il fallait encore avoir l’idée d’annoncer la bonne combinaiso­n. Ce que les automatism­es des Lions ont incontesta­blement permis à ce moment précis, comme ils ont offert à Jantjies et Coetzee (décisif sur les essais de Kriel et Serfontein) d’évoluer dans un fauteuil. Et l’on n’oubliera pas, pour la bonne bouche, que le carton jaune de Dulin fut provoqué par Skosan ! La morale ? Elle n’est pas banale d’un point de vue de naturalist­e, et vaudrait presque une fable de La Fontaine. Car force est de constater que, pour la première fois peut-être, le salut du springbok est venu de son prédateur naturel…

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2-8-9-10-15, Malcolm Marx, Warren Whiteley, Ross Cronje, Elton Jantjies, Andries Coetzee. ??
Photos Icon Sport et DR L’épine dorsale des Springboks et des Lions 2-8-9-10-15, Malcolm Marx, Warren Whiteley, Ross Cronje, Elton Jantjies, Andries Coetzee.
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