PRIVÉS DE DESSERT
FRANCE COMME LEURS AÎNÉS UN JOUR PLUS TÔT, LES MOINS DE 20 ANS ONT SOMBRÉ FACE À LEURS ADVERSAIRES ET TERMINENT À LA QUATRIÈME PLACE. UNE CRUELLE DÉSILLUSION ET UNE DERNIÈRE ÉTAPE MANQUÉE POUR UNE GÉNÉRATION QUI AURA TOUT DE MÊME APPRIS DE CETTE EXPÉRIENC
C’était pourtant bien parti. Des intentions, du rythme, quelques fautes de mains et des pénalités sifflées à leur encontre par l’arbitre anglais de la rencontre Tom Foley : les Bleuets étaient dans leur match durant les quarante premières minutes. Ils avaient décidé de laisser les regrets de côté après la première mi-temps très difficile délivrée cinq jours plus tôt en demi-finale face à la Nouvelle-Zélande. Ils avaient surtout envie de montrer qu’ils n’étaient pas là par hasard, à disputer un match pour la troisième place, une petite finale face aux Baby Boks. Chose qui n’arrive pas si souvent. Après 2011 et 2015, ils avaient une belle occasion d’accéder à la troisième marche du podium. Piqués sans doute par les déclarations du président de la FFR, Bernard Laporte, les coéquipiers de Florian Verhaeghe avaient également à coeur de montrer qu’ils n’étaient pas seulement une génération valeureuse. Mais qu’ils avaient aussi du talent.
Les observateurs avisés de la compétition géorgienne auront pu également s’en rendre compte. Malgré des changements importants - six - en raison des blessures, et suspensions qui touchaient l’effectif, les Bleuets ont délivré un premier acte de belle facture et montré des dispositions intéressantes. Baptiste Couilloud, demi de mêlée de son état, ne semblait pas perturbé par son repositionnement à l’ouverture., Doté du meilleur alignement de la compétition, avec les maîtres des airs Verhaeghe et Roumat, le huit de devant poursuivait sa moisson. Trois ballons chipés pour annihiler les intentions sud-africaines. Une mêlée qui faisait plutôt bonne figure. Tout y était. Même jusqu’à garder leurs nerfs, chose qu’ils n’avaient pas su faire face à la NouvelleZélande. La possession française (64 %) ne demandait qu’à se concrétiser sur le tableau d’affichage. C’est donc tout naturellement sur un modèle de ballon porté que les Français recollaient au score après un essai opportuniste de Libbok. Le talonneur du Stade toulousain Peato Mauvaka était à la conclusion et inscrivait son troisième essai de la compétition pour redonner l’avantage (7-8). À la mi-temps, le rêve de la troisième place se poursuivait. Ce n’était pourtant qu’une illusion.
QUARANTE DERNIÈRES MINUTES SANS RESSOURCES
Après les relances endiablées et le jeu à tout-va délivré par les deux équipes qui animaient l’après-midi géorgienne, le retour des vestiaires allait s’avérait fatal pour les joueurs de Thomas Lièvremont. La faute à quoi ? La recherche d’explication tient toujours. Mëme si le manque d’automatismes d’une équipe à la recherche du second souffle incarnées par les nombreux ballons tombés et autres approximations peut interroger. Les derniers arrivés dans l’aventure, le pilier d’Oyonnax Thomas Laclayat et le demi d’ouverture de Montpellier Thomas Darmon, débarqués jeudi soir sur le sol géorgien devaient prendre place sur le terrain alors que Zakaria El Fakir et Arthur Coville quittaient l’aire de jeux, marqués par le combat.
Les Français comme leurs aînés, à court de ressources, et d’idées paraissaient dépassés par l’intensité sud-africaine. Ils encaissaient 20 points en vingt minutes. Des ballons tombés, une interception de Couilloud comme celle de Trinh-Duc, la comparaison avait lieu d’être. Cette fois-ci, ce n’est pas Augustus qui y allait de son doublé, le numéro 8, nommé pour le titre de meilleur joueur de la compétition gonflait tout de même ses statistiques. Non, le talonneur Grobbelaar endossait ce rôle. Le dernier essai de la rencontre, inscrit par Couilloud pour l’honneur adoucissait la note. Salée.