À LA FORCE DU POIGNET
Déjà honorée en 2007, 2009, 2013, 2014, 2015, la section féminine montpelliéraine a ajouté, le 29 avril à Bègles, une sixième étoile à son palmarès en prenant sa revanche aux dépens de LilleMétropole. Un an auparavant à Massy, c’était LilleMétropole qui avait joué un bien mauvais tour aux filles du président Arazo en s’imposant sur un score assez flatteur (18-7). Profondément touchées dans leur orgueil, les Montpelliéraines ont bien rebondi en obtenant cette sixième couronne nationale en l’espace d’une décennie. Or, ce bouclier n’est pas tombé aussi facilement qu’un fruit mûr dans le panier du MRC.
Ce titre a une saveur particulière puisqu’il a été décroché dans
la souffrance, le défi et la remise en question permanente. « C’est formidable de concrétiser la saison par un titre. C’est le sixième titre du club et je ne vous cache pas que ne nous en lassons pas. En revanche, si on vient à analyser la saison, nous revenons de loin, confie l’heureuse capitaine, Gaëlle Mignot. Ce dernier Top 8 était vraiment d’un très haut niveau. Des équipes comme BlagnacSaint-Orens, le Stade toulousain et forcément Lille-Métropole sont des formations talentueuses, bien en place, riches en effectif. Ce sont des équipes qui pouvaient aussi bien prétendre au titre de championnes de France. » « LA SAISON REPOSE SUR UNE TRANSFORMATION MANQUÉE »
D’ailleurs, ces trois formations ont fait un voyage fructueux dans l’Hérault. En septembre, les Lilloises se sont imposées (13-10) à Sabathé. En octobre, Blagnac est venu chercher la victoire (22-17). Une semaine après, ce fut au tour des Stadistes toulousaines de créer un retentissant exploit (15-14). Trois revers qui ont imposé, au sein du groupe, une sérieuse remise en question. Au coeur de l’automne, les Héraultaises ont décidé de prendre le taureau par les cornes. « Ces trois défaites nous ont mis dans une position inconfortable. La qualification devenait très incertaine. Il fallait une réaction immédiate. Nous sommes un groupe assez soudé. Nous avons cette faculté à réagir quand nous
sommes au pied du mur », ajoute Gaëlle Mignot.
Après ce mois d’octobre infructueux, le « MRC » a retrouvé le jeu qu’il affectionne. À Rennes, elles ont balayé leurs rivales bretonnes (27-0) et signé une belle série de cinq succès consécutifs. La qualification, très incertaine en début d’exercice, a été validée au soir du 26 mars par une belle victoire (11-7) en terre toulousaine. Dans le dernier carré, les Héraultaises ont également eu des sueurs froides.Vainqueurs à Blagnac-SaintOrens (19-13) lors de la demi-finale aller, elles se sont pris les pieds dans le tapis lors du match retour (défaite 13-17). À l’ultime seconde de jeu, la qualification pour la finale était suspendue à la transformation du buteur haut-garonnais. En cas de réussite, le MRC était écarté de la course au titre. Une ultime tentative qui est passée à côté des poteaux, Montpellier pouvait ainsi partir à la conquête du sacre. « Une saison repose sur une transformation manquée, avoue
Gaëlle Mignot. Cette qualification, tirée par les cheveux, nous a permis de bien préparer la finale. La défaite de l’an dernier, nous avait également fait très mal. Par la force des choses, le groupe était particulièrement motivé. » À la faveur de son succès face aux Lilloises, Montpellier était, pour la sixième fois, un grand de France. Un titre décroché à la force du poignet. ■ Le groupe Abessolo, Duniach, Tesseyre, Mignot, Paret, Vanthournout, Peyronnet, Flaugère, Ceravolo, Vaquer, Prunac, Connil, Poublan, Baccichet, Bérenger, Rayssac, Banet, Breyne, Meyer, Daude, Billes, Llauro, Amédée, Anissa, Benzid, Ikpefan, Boujard, De Nadaï, N’Diaye, Marquier, Lamour, Troncy, Lebian, Grellet. Entraîneurs : Patrick Raffy, Olivier Clessienne ; manager : Pascal Mancuso. Le parcours En phase de poule : 2e de la poule (14 matchs, 9 victoires, 5 défaites). En phase finale : en demi-finale, match aller, vainqueur à Blagnac-Saint-Orens (1913), match retour, battu à Montpellier (13-17) ; sur l’ensemble des deux matchs, Montpellier s’impose (32-30).
En finale : Montpellier - Lille : 17-11.