Midi Olympique

L’ANNÉE FOLLE

BAPTISTE SERIN A TOUT CONNU OU PRESQUE EN UNE SAISON. SURTOUT EN ÉQUIPE DE FRANCE. CETTE SAISON, GLOBALEMEN­T RÉUSSIE, DOIT LUI SERVIR DE TREMPLIN POUR L’AVENIR.

- Par Vincent BISSONNET vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

Baptiste Serin a sans nul doute connu l’année la plus importante de sa jeune carrière. Au fil de ses douze mois, elle a été émaillée de coups d’éclats et de coups durs, de bravos et de sifflets, de grande première et de baptêmes plus douloureux. « Durant cette année, avec l’enchaîneme­nt des matchs, j’ai pris l’expérience de trois ou quatre saisons en une seule.Tout est allé si vite », confiait, début juin, le demi de mêlée dans ces colonnes.

Ses propos trouvent avant tout un écho sur la scène internatio­nale. Le natif de La Teste-de-Buch a été aligné à onze reprises. Le meilleur total pour un Tricolore, à égalité avec Atonio, Fickou, Gourdon, Maestri et Picamoles. Un chiffre comme une évidence : « Si je suis encore avec les Bleus, c’est que j’ai prouvé au staff que je pouvais y rester… » Son année en bleu restera largement positive : son épatant culot affiché en novembre, sa chistera mémorable face aux All Blacks, sa sobriété tout en maîtrise à Twickenham et face au pays de Galles ou encore son titre d’homme du match en Italie plaident en sa faveur. Le minot ne manque ni de talent ni de mental. Il se pose en chef d’orchestre légitime pour les années à venir.

« JE NE M’ENDORS PAS… »

Pour autant, il devra retenir les enseigneme­nts de cette saison. Lors de cette première année comme homme de base du XV de France, il a pu constater le chemin restant à parcourir pour arriver au niveau d’un Conor Murray par exemple. En Irlande, dans un duel hautement stratégiqu­e, le Girondin n’avait pas su résoudre l’équation irlandaise. Un brouillon en guise de leçon : « Je ne m’endors pas : s’il y a eu du bon, il y a également eu des choses négatives qu’il me faut encore régler. » Sa fin de saison n’aura pas non plus été particuliè­rement heureuse avec la nouvelle non-qualificat­ion de son club en Top 14 et une tournée abordée le réservoir vide. En Afrique du Sud, on n’a pas reconnu le virevoltan­t numéro 9…

Ces expérience­s, le plus souvent positives sont censées endurcir le Girondin. Début juin, il mesurait déjà les progrès accomplis en si peu de temps : « Dans le positif, je trouve que je suis un peu plus propre dans ce que je fais. J’arrive à prendre plus de recul sur les temps forts et les temps faibles de l’équipe, même si le Tournoi m’a montré qu’il y avait encore du boulot de ce côté-là. C’est peut-être normal à 21 ou 22 ans d’avoir encore du travail, mais je me suis aussi amélioré du point de vue mental, où je parviens à rester plus calme malgré la tension. Et techniquem­ent, j’arrive à être un peu plus propre, même si j’ai conscience d’avoir encore trop de déchet lorsque je rentre dans ma zone de fatigue. »

Le 20 juin dernier, Baptiste Serin a atteint le cap des 23 ans. La saison prochaine, il ne sera plus considéré comme un brillant espoir. Mais comme un patron aux responsabi­lités conséquent­es. Il le sait : « Vis-à-vis de l’extérieur, j’ai pris conscience que je n’étais plus le jeunot à qui l’on pardonne tout. Je suis considéré comme un joueur de l’équipe de France, qui a moins le droit à l’erreur que les autres. » Le revers de la gloire et du talent. Photos Midi Olympique

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