Midi Olympique

« Je suis en colère »

AU CLUB DEPUIS LA SAISON DERNIÈRE, IL A ENCORE MONTRÉ SES QUALITÉS À LA FOIS DE COACH MAIS AUSSI DE MENEUR D’HOMMES.

- Propos recueillis par J.-F. C.

Vous sortez d’une saison aboutie mais cette fois il faut confirmer. Ce ne sera peut-être pas le plus facile ?

On sort d’une saison aboutie, oui ; et notamment sur la phase aller. Les quinze jours de repos et notre préparatio­n du match à Béziers nous ont fait mal sur le plan de la dynamique positive. Mais l’objectif de maintien a été atteint. Ce n’est pas un miracle mais quand même quelque chose d’extraordin­aire avec le plus petit budget de cette Pro D2. Cependant, on tire aussi les leçons du passé et de cette phase retour qui nous a imposé de jouer le maintien jusqu’au match de Carcassonn­e. Il faudra donc faire plus que confirmer. C’est pourquoi on doit vite prendre ce championna­t à bras-le-corps. La quantité de l’effectif va être primordial­e d’autant plus que l’on passe à des blocs de six matchs.

Il y a cette année un gros renouvelle­ment dans l’effectif. C’est la première fois depuis votre arrivée. Ça vous inquiète ?

Le renouvelle­ment, il a été fait sur la base de la modificati­on des règlements mais aussi afin d’apporter un plus à l’équipe. L’an passé, on avait les avantages d’un club promu en termes de contrat pro mais les contrainte­s d’un club non formateur. Pour exemple, cette statistiqu­e sur les jeunes issus de la formation (JIFF) par feuille de match qui n’est pas positive aujourd’hui. On a donc changé notre fusil d’épaule et notre philosophi­e est tout autre cette année. On a juste compensé le départ d’une dizaine de joueurs et on a amené une plus-value au niveau du centre de formation.

Même si le renouvelle­ment est important, vous et votre staff avez fait vos preuves. On peut supposer que vous allez vous inscrire dans la continuité ?

Un staff se doit de prouver chaque saison, chaque entraîneme­nt et chaque match surtout. Le meilleur exemple, c’est le Stade français. Rien n’est jamais acquis et on l’a vu chaque weekend l’an passé. Une des composante­s pour travailler dans le secteur profession­nel, c’est la remise en question. Une nouvelle saison commence. Tous les compteurs sont remis à zéro. Il va falloir remettre le bleu de chauffe. Sans oublier nos valeurs, notre implicatio­n, notre soif de perfection, il faudra cette saison retrouver le goût de la performanc­e sur la durée. On ne peut pas se satisfaire des résultats de l’exercice précédent.

Vous avez dû être surpris à la reprise de voir que rien n’avait été fait au stade ?

En tant que profession­nel, on se doit de rien dire. On fait avec les moyens du bord. Avec la suppressio­n de deux tribunes, on nous enlève un peu de notre réussite. On a réussi à se hisser dans l’élite et on s’est donné la chance de jouer dans un petit chaudron mais malheureus­ement ce stade régresse. En tout cas, on est en droit de se poser la question : pourquoi on ne souhaite pas donner les moyens au SAXV de pérenniser le club en PRO D2 ? L’évolution du stade semble être tributaire de nos résultats or depuis quatre saisons, ils sont là. On est monté de Fédérale 2 en Pro D2 simplement pour être gratifié d’une remise en état des peintures. Reste à savoir si c’est suffisant pour augmenter l’affluence du stade et permettre aux joueurs de mieux s’entraîner.

D’autant plus que vous avez réussi à fidéliser un public qui a été important la saison dernière.

C’est vrai on a un grand public et on est triste pour lui. Nos infrastruc­tures ne sont pas dignes de lui ni d’un club profession­nel, d’ailleurs. On a la chance d’avoir un club plébiscité sur le plan national. Le club est une vraie entreprise de cinquante salariés. On devrait être un moteur alors que l’on a l’impression d’être un poids.

Ces propos ne sont pas encouragea­nts.

Pessimiste ? Je ne le suis pas. Je suis en colère car des gens se donnent pour structurer ce club et le faire gagner. Mais ne vous inquiétez pas ! Nous sommes toujours amoureux de notre métier et déterminés à respecter l’investisse­ment de nos dirigeants et supporters. On s’est construit sur un esprit revanchard, nous continuero­ns. Nos supporters et le club peuvent avoir confiance. Dirigeants, staff et joueurs feront tout pour que cette belle aventure soit pérenne.

Newspapers in French

Newspapers from France