Midi Olympique

SANS L’OMBRE D’UN DOUTE

JAMAIS MENÉ AU SCORE, VALENCE-ROMANS A DÉCROCHÉ LE TITRE SANS RENCONTRER VRAIMENT D’OPPOSITION­S, ET RÉCOLTE LES FRUITS D’UN LONG TRAVAIL DE FORMATION, COMMENCÉ IL Y A DE NOMBREUSES SAISONS.

- Par Sébastien FIATTE

Souvent la route vers un bouclier est semée d’embûches, d’exploits personnels pour faire basculer un match, de décision arbitrale injuste surmontée au courage, de renverseme­nt de situation à la dernière seconde. Bref de tout ce qui fait le sel de la compétitio­n et des phases finales en particulie­r. Les jeunes de Valence-Romans n’ont rien vécu de tout ça. Leur marche vers le bouclier a tourné à la démonstrat­ion. Si Saint-Nazaire, en finale, est parvenu à faire durer un peu le suspense, aucune équipe n’est parvenue à perturber la machine drômoise. « Nous n’avons jamais été menés au score, souffle l’entraîneur principal, Cyril Bouziges. J’ai vécu des phases finales fantastiqu­es et je suis encore sur un nuage. Je le souhaite à tous les entraîneur­s. »

Ce titre, le VRDR le doit, en partie, à la nonqualifi­cation de l’équipe… Espoirs. Depuis trois saisons, et la création de l’équipe Belascain, l’équipe espoir puise allègremen­t chez les juniors, affaibliss­ant l’équipe au printemps. Cette année encore, vingt Espoirs (sur vingt-quatre) étaient des Belascain, ce qui n’a pas empêché les juniors de terminer aisément premier de leur poule.

Entre le centre de formation et l’académie, le club ne lésine pas depuis de nombreuses saisons. Entre les entraîneme­nts collectifs, les séances de musculatio­n et de physique et les séances de technique individuel­le, l’encadremen­t est bien structuré.

« Une quarantain­e de joueurs s’entraînent douze par semaine, rappelle le directeur des deux structures, Anthony Chiché, pendant cinq saisons à Romans, puis au VRDR depuis un an. Tous les ans, nous améliorons certains points. Cette année par exemple, nous avons rendu la musculatio­n obligatoir­e. Ce n’est plus à la carte. » Évidemment, il a fallu aussi en interne travailler sur le management pour arriver à réunir romanais et valentinoi­s, adversaire­s depuis l’école de rugby. « Il a fallu qu’ils apprennent à s’aimer, sourit Cyril Bouziges. On a travaillé sur l’humain. »

Ensuite, pour les phases finales, le club a mis les petits plats dans les grands. Les deux entraîneur­s des Belascains, Cyril Bouziges et David Marchaud, ont reçu le renfort des entraîneur­s des Espoirs, Anthony Chiché, Yvan Jourdan et Gilles Camberaber­o. Sur tous les plans, du rugby au physique, rien n’a été laissé au hasard. Ensuite, le talent, l’envie et la cohésion entre les joueurs a fait le reste, pour ramener un titre à un club, meurtri par la saison compliquée de l’équipe senior, et pour fusionner une entente encore décriée.

« Cela valorise le travail accompli depuis des années et peut permettre de mettre de l’eau dans le vin de ceux qui décrient la réunion des deux clubs », espère Anthony Chiché.

Dans tous les cas, cela peut peut-être augurer de lendemains qui chantent. Si trois joueurs, le deuxième ligne, Guillaume Singer, passé par Clermont et les talonneurs, Brice Humbert, Simon Héritier, venus respective­ment de Gap et Tournon, ont joué en Fédérale 1 cette saison, d’autres pourraient bientôt être appelés avec les pros. L’ouvreur, Théo Garavel, né en 1998, intégrera par exemple le groupe comme troisième ouvreur la saison prochaine. « Quelques pros lui font les yeux doux, reconnaît Anthony Chiché. Il faut encore qu’il bosse. » Comme beaucoup de ses coéquipier­s, qui garderont quoiqu’il arrive un beau souvenir de ce parcours.

 ?? Les jeunes Bélascain auteurs d’une saison en tous points exemplaire. Photo DR ??
Les jeunes Bélascain auteurs d’une saison en tous points exemplaire. Photo DR

Newspapers in French

Newspapers from France